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DESIGN

Grcic, en tensions et attentions

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Au musée de la marque Vitra, le concepteur allemand conduit le visiteur dans son «Panorama» paradoxal.
«Public Space», vision d'une ville futuriste de Konstantin Grcic. (Photo DR)
publié le 28 mars 2014 à 17h16

Dans le «Panorama» qu'il installe au Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein (Allemagne), le designer munichois Konstantin Grcic (né en 1965) tutoie directement le visiteur. On le lit, c'est lui le guide. «Où es-tu ? Cet endroit pourrait être n'importe où sur Terre» , apostrophe-t-il, quand il présente son atelier.

Pour le contrarier, on commencera avec la troisième étape du parcours qu'il propose. Par «Public Space» (espace public). Dans une salle circulaire, nous voici immergés dans une image panoramique de 30 mètres de long, représentant une ville tentaculaire à la fois générique et spécifique, irréelle et réelle. «Tu vois un monde composé de plusieurs idées, toutes différentes, voire contradictoires», lit-on.

Ovni. Ce travelling monumental, réalisé avec l'artiste londonien Neil Campbell Ross, cerne le monde futur selon le designer : «Une vision d'espoir et d'apocalypse.» Il y a là une tension entre jour et nuit, entre tours et favelas, entre tous les flux, un chaos urbain mondial rangé, dérangé, entouré d'un grillage : «Il te protège contre le monde tout comme il protège le monde contre toi.» Dans ce bain urbain, on peut s'asseoir sur les célèbres chaises Chair One d'extérieur, en fonte d'aluminium et pied en béton (Magis, 2004) ; ou sur un siège collectif, plus ovni, Landen (Vitra, 2007), en acier noir. Et entendre des sons, de la nature, de la ville. On plonge