L'exposition «Le design italien au-delà des crises» qui vient d'ouvrir ses portes au musée de la Triennale (1) aurait pu servir de parfait préambule à la manifestation tentaculaire qu'est devenu le Salon du meuble de Milan, qui s'est achevé le 13 avril. Scannant trois décennies ayant su stimuler l'alter-créativité - celle qui a suivi la grande dépression de 1929, celle qui a dû affronter le premier choc pétrolier de 1973 et celle des années 2000 basculant sous le règne conjugué de la finance et de la globalisation -, cette présentation explicitement sous-titrée «Autarcie, austérité, autoproduction» était tout aussi utile que le guide Interni, édité à l'occasion du salon, pour s'orienter dans la multitude de présentations du «on» comme du «off», qui sillonne les rues milanaises. Avanti !
Retour à la terre version 2.0
Plus que jamais, le design s’impose comme un espéranto. Le numérique a non seulement radicalement modifié l’écosystème de cette discipline côté production et côté distribution, mais également chahuté le Monopoly des lieux et modes de création. Il est dorénavant possible de créer n’importe où dans le monde, loin de ces épicentres que sont (qu’étaient ?) Londres, Milan, Barcelone ou Paris, pour n’en citer que quelques-uns. A la condition toutefois d’être connecté, le pouvoir étant dorénavant aux mains des fournisseurs d’accès et autres Google, Skype, Instagram.
L’Espagnol Jaime Hayon a choisi d’opérer un retour à la terre version 2.0 en relocalisant son studio dans un petit village aux a