Faut-il retourner se promener au gré des 26 Folies qui mettent en mouvement le parc de la Villette à Paris pour comprendre qui est Bernard Tschumi ? Découvrir le nouveau zoo de Vincennes qu’il a réinventé ? Passer à Limoges ou à Rouen pour ses Zéniths ? Ou voyager, dans le passé, au MuséoParc d’Alésia, au musée de l’Acropole à Athènes ? Décoller pour New York vers sa tour Blue ? Il faut parcourir toutes ces étapes, différentes dans la forme en apparence, car elles dessinent une œuvre reliée par des points théoriques précis et continus. On saisira là tout l’apport critique de cet architecte franco-suisse. Né à Lausanne en 1944, il exerce son métier à Paris et à New York, et est professeur à l’université Columbia.
C’est particulièrement à New York, dans les années 70, qu’infusent les recherches du concepteur en gestation, diplômé de l’Ecole fédérale polytechnique de Zurich en 1969. Pendant quinze ans, en phase avec la jeune scène américaine, avec l’art des performances, il ne bâtit pas mais forge ses «outils», son vocabulaire, son récit, en se confrontant à l’art conceptuel. Il écrit, dessine, expose dans des galeries.
«Scarface» en suspens
«Si vous voulez changer quelque chose, il faut parfois changer la manière d'en parler», affirme-t-il. Il échafaude vite qu'il n'y a pas d'architecture «sans mouvement dans l'espace, sans événements, sans la réalité du corps, sans vie sociale, et sans les activités qui y prennent vie à l'intérieur». C'est cette idée que met en scène l'exposition d