Revenir aux sources, qu’est-ce que cela veut dire ? Au Pavillon central des Giardini, Rem Koolhaas décline sa réponse : «Elements of Architecture». Chaque salle est dévolue à un fondement de la construction : porte, ascenseur, mur, façade, couloirs… A chaque fois, c’est une analyse de l’évolution d’un élément. Maquettes, diagrammes ou films, la déambulation dans ce catalogue rétrospectif est incroyablement touffue. Citons donc, aléatoirement, des motifs saillants : les plans obliques de Claude Parent, une typologie des toilettes et des formes d’accroupissement, des accumulations de poignées de portes, un diaporama du photographe Wolfgang Tillmans… Koolhaas considère que l’architecture louvoie entre l’intense défi technologique et l’obsession de confort et de sécurité. Si l’on peut regretter ce discours figé (voire un peu plan plan) sur le postmodernisme, notons que cette tentative d’exhaustivité ne révèle pas un esprit d’encyclopédiste, mais une ambition totale : être le grand maître d’œuvre, à la fois point final, d’orgue et d’introduction de la discipline. D’où ce faisceau de micro-histoires, de relectures locales de la modernité. C’est justement ce défi que le Néerlandais a lancé aux 66 pavillons nationaux, avec l’énoncé «Absorbing Modernity 1914-2014». Sélection anti-koolhaasienne (traduction : non exhaustive).
Dualité. Pour la Corée, sacrée lion d'or de la meilleure participation, le commissaire Minsuk Cho (directeur de l'agence Mass