Buller, pour de bon. Dans les vapeurs parfumées de sa baignoire, écraser des bulles de savon d’un orteil. Un thé ou un cocktail posé sur le rebord, feuilleter un magazine. En profiter pour téléphoner. Inviter sa moitié ou son enfant à partager cette eau mousseuse. Jouer. S’offrir une cigarette. Grignoter quelques fruits avant de passer au shampooing… On peut faire beaucoup de choses dans un bain en dehors de sa toilette. A ce titre, cette trempette est restée une occupation quasi aristocratique. C’est ce que l’on constate en visitant l’expo «Bains, bulles et beautés», au Musée international de la parfumerie, à Grasse (Alpes-Maritimes).
Le bain sert l’oisiveté ou, du moins, la détente, mais aussi la sociabilité, voire la représentation. La douche, elle, a toujours eu un lien plus direct avec le nettoyage. Elle est efficace avant tout. Objets, gravures et odeurs à l’appui, cette expo d’été et son très riche catalogue font la démonstration que la toilette à la française a beaucoup évolué à travers le temps, tout comme notre rapport à l’eau.
De l'Antiquité au XVe siècle, on s'est beaucoup baigné. Puis, plus du tout pendant une longue parenthèse de trois siècles. Et à nouveau, et de plus en plus, jusqu'à prendre au minimum une douche par jour et rêver de passer ses vacances au spa. En toile de fond, le Musée international de la parfumerie en profite pour conter l'histoire du savon et des eaux parfumées, mettant le patrimoine grassois à contribution. Les nez curieux peuve