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Viollet-le-Duc au sommet de son art

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A Paris, une exposition dévoile à travers dessins, sculptures et mobilier les mille et une facettes de ce rénovateur romantique et passionné de montagne qui envisagea de reconstruire le mont Blanc.
Dessin à l'aquarelle et gouache de 1869. (Photo Musée Lambinet, Versailles. Médiathèque du patrimoine. RMN Grand Palais.)
publié le 15 décembre 2014 à 17h06

Le 1er mars 1877, c'est-à-dire deux ans avant sa mort, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) introduisait dans son testament un long codicille qui précisait notamment : «Je lègue mon cadavre, en particulier mon cerveau et mon crâne, au laboratoire d'Anthropologie». Ce «en particulier» est admirable. On ne sait si le crâne a bien rejoint le laboratoire ni, le cas échéant, ce qu'ont pu y découvrir les chercheurs. Dommage : les productions de cette matière grise étaient si extraordinaires, si baroques qu'elles y avaient peut-être creusé des circonvolutions inédites.

A l'occasion du bicentenaire de sa naissance, Viollet-le-Duc, ce chaînon manquant entre Victor Hugo et Jules Verne, est célébré à la Cité de l'architecture, à Paris (XVIe). L'exposition entend mettre en relief «les aspects les moins connus et les plus inattendus de cet artiste aux talents multiples». Car l'architecte autodidacte ne fut pas seulement le restaurateur très créatif de Notre-Dame-de-Paris et de la Sainte-Chapelle : il imagina aussi de restaurer le massif du Mont-Blanc dans son état primitif, sur le papier du moins.

Crevasse. Une salle de l'exposition est tout entière consacrée à cette fantaisie, où se mêlent science et rêve. Ici mieux qu'ailleurs est illustrée «l'intimité qui existe entre le système positiviste que Viollet incarne et ses délires romantiques, sources même de son génie» dont parle le commissaire de l'expo, J