INTOX. L'arrestation samedi à Calais, en marge d'une manifestation hostile aux migrants, du général Piquemal, qui doit être jugé ce lundi en comparution immédiate, a suscité de nombreuses réactions. Le FN soutient massivement cet ancien commandant de la légion. Du côté de LR, personne n'y est allé aussi franco, mais les deux Guillaume (Larrivé et Peltier), nouveaux porte-parole du parti, ont choisi un élément de langage qu'ils ont déroulé depuis dimanche : celui du «deux poids, deux mesures», en établissant une comparaison entre la sévérité à l'égard du général Piquemal et le laxisme vis-à-vis des casseurs qui ont dégradé le centre de Rennes ce week-end dans le cadre du «Carnaval anti-Notre-Dame-des-Landes».
C’est Guillaume Larrivé qui s’est le premier indigné :
J'appelle le Premier ministre @manuelvalls à s'expliquer. Pourquoi arrêter le général Piquemal à #Calais & tolérer des casseurs à #Rennes ?
— 🇫🇷 Guillaume Larrivé (@GLarrive) February 7, 2016
Et ce matin, c'est l'autre Guillaume (Peltier) qui a remis une couche, sur France Info : «Ce qui me choque, c'est le deux poids, deux mesures. L'impunité totale pour les No Borders qui taguent la statue du Général de Gaulle à Calais. L'impunité totale à Rennes, ce week-end : vous avez vu la une de la presse régionale ce matin, le centre-ville de Rennes a été saccagé par des militants d'extrême gauche : aucune comparution immédiate ! Et là, on s'attaque à ce général qui fut le commandant de la légion étrangère, qui fut membre de cabinets de trois Premiers ministres socialistes, qui incarne le service de l'Etat. Mais la question n'est pas le général Piquemal, la question, c'est l'incurie de l'Etat…»
Une indignation qui fait écho à celle de nombreuses personnes sur Twitter, de droite plus ou moins extrême.
Le général #Piquemal en comparution immédiate, les casseurs de #Rennes en liberté. On connaît maintenant les priorités de #Valls !
— Gabriel Robin (@gabirobfrance) February 7, 2016
DÉSINTOX. Guillaume Peltier dit s'appuyer sur la lecture de la presse régionale ce matin. Il a dû lire vite. Puisque, comme l'a corrigé Guy Birenbaum en direct lors de l'interview sur France Info, le Télégramme annonce sur son site… que trois des casseurs de Rennes devraient être jugés en comparution immédiate aujourd'hui. Pris en flag, Peltier a répliqué : «Eh bien tant mieux. A 6 heures du matin, ce n'était pas le cas.» Ce qui n'est pas vrai non plus, puisque l'annonce par la presse locale du passage en comparution immédiate de trois auteurs des dégradations remonte à dimanche soir. Comme en témoigne cet article de Ouest France, ou ce tweet du Télégramme, reprenant une annonce du parquet de Rennes.
Rennes. Trois personnes jugées lundi après le carnaval anti-Notre-Dame-eds-Landes #NDDLhttps://t.co/6FHXBRWMsE pic.twitter.com/NKWfDj5OlS
— Le Télégramme (@LeTelegramme) February 7, 2016
Mais on entend ce qu’on veut entendre. Et on lit ce qu’on veut bien lire. La preuve ? Sorti du studio de France Info, Guillaume Peltier a derechef récidivé lors du point presse LR du matin, dénonçant à nouveau le «deux poids, deux mesures», et évoquant à nouveau les incidents du centre-ville de Rennes… sans davantage mentionner les trois comparutions immédiates.
.@G_Peltier : "À #Calais, il y a urgence d'un État !" #Piquemal https://t.co/KWtLn4Px0D
— les Républicains (@lesRepublicains) February 8, 2016