INTOX. Après les explosions qui ont eu lieu à Bruxelles le mardi 22 mars 2016, de nombreuses personnes se sont mises à la recherche de leurs proches sur les réseaux sociaux. Sur Twitter et surtout sur Facebook, plusieurs personnes - dont beaucoup de réfugiés syriens vivant en Suède ou en Allemagne - ont partagé avec tristesse l'histoire de l'un d'entre eux, Bashar Sabbagh, né à Alep, mort à Bruxelles, dans les attentats.
A Syrian refugee from Aleppo, Bashar Sabbagh, survived the war only to be killed in the ISIS attack on Brussels https://t.co/DAOTCbCiZz RIP
— Elizabeth Tsurkov (@Elizrael) March 22, 2016
Dans un post allemand sur Facebook, on peut lire :
«Bashar Sabbagh était un Syrien, un musulman, qui a été tué par les attaques terroristes de Bruxelles. L'Europe et les réfugiés ont le même ennemi. Notre ennemi est unique. Notre combat contre la terreur sera unique.»
Cette courte biographie est toujours accompagnée d'une photo qui montre l'homme dans une place typiquement belge. Peut-être à Bruxelles ?
DESINTOX. «La photo a été prise à Tournai», répond le principal intéressé. Car oui, surprise, Bashar Sabbagh n'est pas mort. Après avoir identifié le profil d'un Syrien vivant en Belgique qui avait le même nom et le même visage que lui, nous l'avons contacté sur Facebook. L'homme nous a confirmé en arabe qu'il s'agissait bien de lui et qu'il n'était donc… pas mort.
Mais alors, pourquoi de nombreux Syriens croient le contraire ? La réponse du Syrien est plutôt surprenante : «Mon ami m'a fait une blague et tout le monde est tombé dans le panneau. Mais je vais bien, dieu merci !»
Les réseaux sociaux soient loués, ses proches ont pu également arrêter de se faire du souci puisqu'il a indiqué peu après 13 heures qu'il était sain et sauf grâce au Safety Check de Facebook (qui permet de rassurer ses proches d'un clic lors de catastrophes). Mais la rumeur n'a pas cessé de se propager sur les différents groupes d'entraide de Syriens. A 16h39, Bashar a donc décidé d'expliquer sur Facebook ce qu'il s'était vraiment passé et de donner une petite leçon de décès-checking à ses amis au passage :
«S’il vous plaît mes chers, soyez sûrs de ce que vous postez. Il ne faut pas jouer avec ce genre de sujets. Je n’habite pas à Bruxelles mais dans une autre ville. Mon ami a voulu faire une blague en partageant cette histoire mais des gens l’ont vraiment crue et maintenant le post se trouve partout sur Facebook. Je vais bien. Je vous en remercie.»