Sur la loi travail, le Front national raconte depuis des semaines tout et son contraire. Si tous les responsables frontistes sont contre le texte, les raisons varient entre l'aile libérale du parti (qui lui reproche de ne pas assez soigner les PME) et l'aile sociale (qui dénonce la précarisation des salariés). Cette contradiction est apparue au grand jour dans «l'affaire des amendements». Les sénateurs FN David Rachline et Stéphane Ravier ont déposé puis retiré plusieurs amendements à tonalité très libérale. Selon le Canard enchaîné, les députés Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, qui s'apprêtaient à déposer de semblables amendements, ont été priés d'y renoncer par un texto de Marine Le Pen. Interrogé sur France Interà ce sujet, Florian Philippot, vice-président du parti, a tenté de relativiser l'épisode. Affirmant que ces textes n'étaient que de simples «brouillons» écrits par des collaborateurs parlementaires, il a ajouté qu'ils n'avaient jamais été déposés. Mensonge : David Rachline et Stéphane Ravier ont bien déposé une dizaine d'amendements et les ont retirés, trois jours avant le début de l'examen du texte au Sénat , le 13 juin, après que ces propositions ont fait l'objet d'un article sur Publicsenat.fr. Florian Philippot peut affirmer qu'il ne s'agissait que de «brouillons»mais ne peut nier qu'ils ont bel et bien été déposés.
Brouillon, le Front
Publié le 26/06/2016 à 17h11
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