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Libération

Patriotisme économique : Maréchal-Le Pen déraille

publié le 18 septembre 2016 à 20h01

Privilégier les entreprises françaises pour défendre l'emploi français. Le bon sens apparent peut cacher quelques âneries. Interrogée sur l'affaire Alstom et les menaces sur le site de Belfort, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen a reproché, mardi, au gouvernement de n'avoir pas défendu l'entreprise française. «Il aurait fallu que l'Etat joue son rôle d'Etat stratège, fasse du patriotisme économique. Par exemple que la SNCF ne commande pas aux Canadiens de Bombardier, et que nous nous concentrions sur des commandes franco-françaises», expliquait-elle sur Franceinfo. Il est vrai que la SNCF, dans le cadre du renouvellement des trains régionaux, partage ses commandes entre Alstom et Bombardier… Mais Maréchal-Le Pen semble ignorer que les trains commandés à l'entreprise canadienne sont construits en France, à Crespin (Nord). Jeudi, la députée a été réinterrogée sur cette conception radicale du patriotisme économique… qui reviendrait à pénaliser la plus grosse usine de construction ferroviaire française et ses 2 000 salariés. Mais elle a confirmé, au prix d'un gros bobard. «C'est une petite partie de la production qui est en France. Il y a énormément de parties, comme la R & D [recherche et développement, ndlr] par exemple, qui ont une haute valeur ajoutée, qui ne se font pas en France.» Pourtant, ce n'est pas «une petite partie de la production» qui est maintenue en France, mais bien la totalité des trains régionaux qui sortent du lieu, ce dernier n'étant pas qu'un site d'assemblage. Et sur ses 2 000 salariés, il y a 600 ingénieurs ou cadres, dont 200 au bureau d'études. Qui font bien de la R & D.