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Libération

Dupont-Aignan et l’impunité fantasmée

publié le 23 octobre 2016 à 19h31

INTOXEn affichant son soutien aux forces de l'ordre, le président de Debout la France et candidat pour 2017, Nicolas Dupont-Aignan, en profite pour se révolter face au laxisme dont bénéficieraient les agresseurs de policiers. «Il faut que les Français sachent : nous sommes le seul pays au monde où vous pouvez tabasser un policier, un gendarme, un pompier et il ne vous arrive rien. Les voyous n'ont plus peur de la police.»

DÉSINTOXAinsi, on pourrait attaquer impunément un policier en France ? C'est faux. Le code pénal est très clair. Les violences sur un gendarme, un policier ou un sapeur-pompier sont même des circonstances aggravantes. Selon l'article 222-13, «les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende» si elles sont commises sur une personne dépositaire de l'autorité publique. Si les violences sont plus graves, c'est-à-dire si elles «ont entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours», l'infraction «est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende», dispose l'article 222-12. Cela peut monter jusqu'à quinze ans en cas de mutilation ou d'incapacité permanente. Lorsque les faits sont commis en bande organisée ou avec guet-apens, les peines encourues sont encore plus sévères. Et si elles entraînent la mort, les auteurs risquent la perpétuité. C'est même l'un des rares cas où la cour d'assises peut décider d'appliquer la perpétuité dite «réelle».