Réagissant à la proposition de Marine Le Pen de faire payer les étrangers irréguliers pour la scolarisation de leurs enfants, Florian Philippot, vice-président du FN, l'a justifiée vendredi, sur BFM TV, sur le ton de l'évidence : «Marine Le Pen souhaite l'application de la loi, que beaucoup semblent avoir oubliée dans notre pays : quand vous êtes en situation irrégulière, donc illégale, donc clandestine, en France, vous n'avez qu'un seul droit, c'est d'être reconduit à la frontière.»
Florian Philippot se trompe. Les étrangers en situation irrégulière en France ont un certain nombre de droits dont, au premier chef, celui de la scolarisation gratuite des enfants. Selon la loi, tous les mineurs présents sur le territoire, sans distinction, ont le droit d’être scolarisés. C’est même une obligation, entre 6 ans et 16 ans, selon l’article 131-1 du code de l’éducation. En outre, depuis la loi du 16 juin 1881, l’enseignement est gratuit dans les écoles primaires publiques.
Mais ce n'est pas tout. Les étrangers ont le droit comme les Français à un hébergement d'urgence, qui découle de l'article 345-2-2 du code de l'action sociale et des familles, qui donne accès à «toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale […], à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence».
Au grand dam du FN, ils bénéficient aussi de l’aide médicale d’Etat, la prise en charge des soins médicaux et hospitaliers dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, sous conditions (au moins trois mois de résidence continue en France et ressources sous un plafond fixé à 8 653,16 euros pour une personne seule).
IVG, mariage, droit à un avocat, un interprète et une visite médicale en cas d'interpellation… On pourrait continuer longtemps cette énumération des droits auxquels les étrangers en situation irrégulière en France ont droit. V.G.