Le rapport spécial du Giec, publié début octobre 2018, analyse les scénarios permettant de rester en dessous de 1,5° C d’augmentation des températures en 2100, et ceux allant jusqu’à 2°C.
Précisons d'abord que le mandat du Giec est «d'être descriptif et non prescriptif», comme le rappelle Jean-Charles Hourcade, économiste au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired), et l'un des principaux auteurs du rapport. On ne peut donc pas dire que le Giec «préconise» une énergie ou une autre. Il analyse des simulations fournies par la communauté scientifique. En gardant cette précision en tête, les réponses à votre question se trouvent dans le chapitre 2 : «En 2050, la part des énergies renouvelables dans l'énergie primaire varie de 49 % à 67 % dans les scénarios compatibles avec un maintien de la hausse de température à 1,5°C.» Et le nucléaire ? Sa part «augmente dans la plupart des scénarios mais diminue dans certains».
Pour bien comprendre, il faut entrer dans le fonctionnement du Giec. Le groupe en charge de ce chapitre a demandé aux équipes de scientifiques à travers le monde de leur fournir des scénarios répondant à trois objectifs : maintenir la hausse des températures sous 1,5°C au XXIe siècle ; revenir à une hausse de 1,5°C en 2100 après un passage au-delà durant le siècle ; maintenir la hausse sous 2°C en 2100. Sur les 411 scénarios analysés, environ 90 sont compatibles avec un respect du seuil de + 1,5°C en 2100. Selon le Giec, dans ces simulations, le facteur de croissance des énergies renouvelables est compris entre 2,37 et 10,88, contre une fourchette allant de - 0,64 à 7,22 pour le nucléaire.
Autrement dit, tous les scénarios évoquent une hausse importante des énergies renouvelables. Mais aussi, en complément, une moindre hausse, voire une baisse du nucléaire. «Les scénarios qui envisagent une baisse du nucléaire et un objectif de 1,5°C de réchauffement sont ceux qui prennent des hypothèses dites d'innovation les plus élevées.», explique Roland Séférian, du Centre national de recherches météorologiques, et auteur du chapitre 2.