Pendant plusieurs semaines, d’immenses manifestations ont agité Hongkong : une grande partie de la population est descendue dans la rue pour s’opposer au projet de l’exécutif local visant à permettre les extraditions vers la Chine (dont Hongkong est une région administrative spéciale). Un projet finalement suspendu. Des manifestants ont fait état de violences policières, ce qui a attiré l’attention sur l’équipement des policiers hongkongais. Or l’année dernière, Hongkong a acheté trois camions anti-émeutes avec lanceurs d’eau venus… de France. La vente de ces trois «Cerberus» aurait rapporté au moins 1 million d’euros aux entreprises qui les produisent, Sides et Essonne Sécurité, filiales d’Armoric Holding.
De sources concordantes, les caractéristiques de l'engin ne permettent pas de le classer dans les armes militaires - dont l'exportation est soumise à l'aval du secrétariat général à la Défense - ni dans les biens «à double usage» - terme qui désigne les marchandises pouvant avoir un usage civil ou militaire, dont l'exportation est régie par le ministère de l'Economie. Lors de la vente, un média local écrivait qu'«une équipe d'officiers de la police française et des experts du fabricant» serait venue former la police hongkongaise à l'utilisation du véhicule. Armoric Holding confirme juste la tenue de rencontres entre certains de ses salariés et les acheteurs hongkongais. Silence côté police française. Pour l'heure, Hongkong n'aurait pas utilisé ces camions contre les manifestants.