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Libération

Comment les données personnelles de milliers de policiers chiliens ont-elles fuité sur Internet ?

publié le 15 novembre 2019 à 19h46

Au Chili, on les appelle les Paco Leaks, littéralement les «fuites sur les flics». Alors qu'ils sont chargés du maintien de l'ordre face aux manifestants depuis le début du mois d'octobre, plus de 20 000 carabiniers ont vu leurs données personnelles - numéro de Sécurité sociale, adresse mail, adresse postale, numéro de téléphone - se répandre sur Internet. Depuis le week-end dernier, le site Pacolog rend possible la consultation de ces informations via une barre de recherche, et répartit même les carabiniers chiliens sur une carte du pays. Les personnes derrière Pacolog, qui se présentent comme des Russes, ne sont toutefois pas à l'origine de ce gigantesque «doxing», cette action qui consiste à rendre publiques des données privées. La fuite a en effet commencé à la fin du mois d'octobre, quand deux hackers se faisant appeler RebelSide et MenteMalicia ont publié en plusieurs fois, sur un site aujourd'hui disparu, les données personnelles des carabiniers et des documents internes à l'institution policière. Les deux pirates sont proches de la branche chilienne des Anonymous, confirme celle-ci à CheckNews. Leur volonté est de «déranger ceux d'en haut» tout en rendant hommage nommément aux personnes mortes depuis le début du mouvement social chilien et à «tous ceux qui sont tombés dans la bataille, les blessés, les torturés, les violés, les disparus». Les carabiniers ont confirmé qu'ils avaient fait l'objet d'une attaque informatique auprès de médias locaux et ont annoncé le dépôt d'une plainte.