Génocide des Tutsis au Rwanda

Dans une vidéo diffusée ce dimanche 7 avril à l’occasion des commémorations du génocide des Tutsis, le Président a évité de reprendre des paroles sur la responsabilité de la France, pourtant très fortes, qui lui avaient été attribuées jeudi

Depuis Kigali, où il participe aux commémorations des 30 ans du génocide, le secrétaire d’Etat se réjouit des progrès accomplis pour sortir du «déni collectif» en France. Mais dénonce les discours de haine persistants dans la région.

Alors que le président Macron vient de reconnaître que la France «aurait pu arrêter le génocide», la lecture du dernier livre de l’historien Vincent Duclert souligne la compromission du pouvoir présidentiel de l’époque, celui de Mitterrand.

A la veille des commémorations des 30 ans du génocide des Tutsis, le Président brise un tabou en reconnaissant que la France n’a rien fait pour l’empêcher. Et met ainsi un terme à un déni embarrassant.

Le président, qui avait déjà reconnu en 2021 les «responsabilités» de la France dans le génocide, s’exprimera dimanche à travers une vidéo.

Des élèves niçois de terminale se sont confrontés à ce passé commun avec la France dans le cadre d’un voyage d’études.

A l’occasion des commémorations des 30 ans du génocide, le rappeur et écrivain qui vit à Kigali évoque l’héritage de cette tragédie pour les jeunes générations.

Alors que le retour des violences ethniques dans la RDC voisine réveille certaines hantises, enseigner l’histoire du génocide des Tutsis sans susciter les haines demeure complexe.

Plusieurs associations et rescapés des massacres de Bisesero, au Rwanda, accusaient l’armée française de « complicité de génocide ». Mais les juges d’instruction ont, une fois encore, ordonné un non-lieu.

Un tribunal spécial chargé des crimes de guerre a commis «une erreur de droit» en juin en décidant que l’ancien homme d’affaires devait être jugé via une procédure simplifiée malgré son état de santé.

La question de la fiabilité des témoignages a été souvent soulignée par la défense dans le procès d’un ancien gendarme rwandais. Que vaut la parole des proches des victimes ? Mais aussi celle de ceux qui défendent l’accusé ?

Jean-Marie Vianney Nzapfakumunsi est soupçonné d’avoir organisé l’extermination de 2 000 Tutsis dans une église en 1994. Sur place, «Libé» a recueilli des témoignages accablant l’ex-gendarme, qui réside dans l’Essonne.

Du 10 mai au 30 juin, un ancien gendarme rwandais, naturalisé français, est jugé aux assises pour génocide et crimes contre l’humanité. Il fera face à quarante parties civiles. Ce n’est que le cinquième procès du genre à se tenir en France.

Le tribunal de Paris a relaxé ce mercredi Maria Malagardis, spécialiste de l’actualité africaine à «Libération».

Les juges d’instruction parisiens ont ordonné un non lieu général dans l’enquête qui visait les manœuvres de l’armée française au cours des massacres de Bisesero fin juin 1994. Elle était accusée d’inaction lors du génocide.

Jugé à Paris pour génocide, l’ex-préfet de la province de Gikongoro Laurent Bucyibaruta sera fixé sur son sort mardi. Son procès a permis de souligner le rôle central de l’administration rwandaise dans l’organisation des massacres.

Le plus haut responsable jamais jugé en France pour le massacre des Tutsis comparaît à partir de ce lundi. Laurent Bucyibaruta, préfet dans le sud-ouest du pays en 1994, est poursuivi pour «complicité de crimes contre l’humanité».

Vingt-huit ans après le génocide des Tutsis commémoré ce jeudi 7 avril, trois associations alertent sur le silence autour du soutien des institutions françaises aux Hutus, des zones d’ombres quele rapport Duclert n’ont encore dissipées.

Le président rwandais Paul Kagame explique avoir choisi de reconnaître le travail de la France sur son rôle dans le génocide de 1994, même s’il n’a pas abouti à des excuses, dans un entretien à l’AFP et France Inter.

Le président français n’a finalement exprimé ni excuses ni pardon direct ce jeudi à Kigali. Reste, une main tendue aux rescapés et, malgré quelques non-dits, une officialisation des responsabilités françaises au moment du génocide.

Le président français a rendez-vous avec l’histoire ce jeudi à Kigali. Mais pour les Rwandais, c’est aussi la justice qui arbitrera la réconciliation des mémoires.

Du 27 au 30 juin 1994, l’armée française a été témoin de massacres, dans les montages de Bisesero, à l’ouest du Rwanda, avant d’intervenir trois jours plus tard. Le parquet de Paris écarte les accusations de «complicité de génocide».

Le rapport Duclert était censé faire la lumière sur les archives concernant le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. De la censure jusqu’à un étrange traitement médiatique, le document contient quelques parts d’ombre.

Le rapport de la commission Duclert sur l’extermination des Tutsis en 1994 a été remis à Emmanuel Macron vendredi. Les historiens pointent le rôle accablant de Paris et de responsables politiques, dont François Mitterrand.

A la suite de la décision du Conseil d'Etat vendredi, le chercheur François Graner revient sur sa victoire pour obtenir l'accès aux archives sur le rôle de la France au Rwanda en 1994.

La cour d’appel de Paris se penche à nouveau, ce mercredi, sur le crash de l’avion du président Habyarimana. Une attaque jamais revendiquée, longtemps attribuée par la justice française aux rebelles tutsis.

Pour Richard Mugenzi, recruté pour espionner le Front patriotique rwandais, les soldats français ont assisté dès 1990 les forces gouvernementales qui se rendront responsables du massacre des Tutsis.

Questions à Florent Piton, doctorant à l’université Paris Diderot - CESSMA et auteur de Le génocide des Tutsi du Rwanda qui sort aujourd’hui chez La Découverte. Quelles sont les fondements du racisme entre Hutu et Tutsi au Rwanda ? Il me semble d’abord fondamental d’insister sur l’emploi de ce terme « racisme » plutôt que celui d’« ethnisme », qui n’en serait qu’une forme dégradée, propre à l’Afrique en quelque sorte. Si l’on admet qu’il s’agit d’identités pensées comme biologiques

A partir de ce mardi, deux bourgmestres du sud-est du pays sont jugés en France. Après Pascal Simbikangwa en 2014, ce sont désormais des «maillons» de la chaîne meurtrière qui vont devoir s’expliquer.

Jugé à Paris pour crimes contre l’humanité, Pascal Simbikangwa a dû répondre de sa responsabilité dans le massacre des Tutsis en 1994. Entre esquives de l’accusé et horreur des témoignages, récit d’un procès historique.

Pourquoi Bruxelles, Paris, Washington et l'ONU, bien qu'informés de la préparation des massacres au Rwanda, n'ont pas su empêcher le génocide ?