Nuit debout

Depuis un mois, des citoyens palabrent sur les places des villes, sous l'œil attentif des internautes. Retour sur le mouvement en cinq étapes.

Plusieurs figures du syndicalisme, dont Eric Beynel de Solidaires et Philippe Martinez de la CGT, ont pris la parole à la tribune de Nuit debout, jeudi soir, après la manifestation contre la loi travail. De quoi conforter ceux qui plaident pour une «convergence des luttes».

Le porte-parole de EE-LV passe ses nuits à Nuit debout et ses jours à préparer le congrès de son parti (les 11 et 12 juin). Deux mondes différents mais semblables, selon ses mots.

Le refus de toute hiérarchie et l’«horizontalité» de son fonctionnement sont remis en cause par certains initiateurs du mouvement. Ou quand la recherche de l’efficacité s’oppose à l’idéal démocratique.

Pour le professeur en science politique Yves Sintomer, Nuit debout, à l’instar d’Occupy Wall Street, prend corps dans l’espace public, propice à une libération de la parole d’un plus grand nombre de citoyens.

La création de plusieurs outils, dont la nouvelle version du site mise en ligne mercredi, vise à soutenir les rassemblements et à prolonger la lutte sur Internet.

A la veille d'une séance cruciale de négociations sur leur régime spécifique, les intermittents du spectacle, rejoints par des membres du mouvement Nuit debout, ont choisi d'occuper jusqu'à mardi le théâtre parisien.

A Marseille, le mouvement s'est délocalisé, samedi soir, dans les quartiers nord. D'abord glaciale, la rencontre entre les «bobos» du centre et les habitants du quartier s'est réchauffée dans la soirée.

Vendredi soir, en marge du mouvement Nuit Debout, une voiture de police a été incendiée, suivi par des affrontements avec les CRS. Notre photographe Martin Colombet était sur place.

A l’approche des manifs du 28 avril et du 1er Mai, le réalisateur de «Merci patron !» a tenté de faire converger Nuit debout et le mouvement syndical. Mais ça coince.

Plus de trois semaines après le début de l’occupation de la place de la République, le noyau dur de Nuit debout redoute la fatigue, sans songer à rentrer à la maison.

Réunis mercredi soir dans le Xe arrondissement de Paris, les initiateurs de la contestation populaire ne sont pas parvenus à donner une perspective au mouvement.

Se référant à la mobilisation de «Nuit debout», de nombreux militants présents au congrès de la CGT à Marseille veulent que leur centrale de se montre plus offensive. Certains souhaitent la venue de François Ruffin.

Alors que le mouvement s'organise tous les soirs pour proposer une nouvelle société anticapitaliste, un roman tout juste paru, «Avril», dessine les contours d'une France en pleine insurrection.

Le 31 mars, le collectif d'écrivains d'anticipation Zanzibar a lancé un projet d'écriture pour imaginer collectivement les «un-peu-moins de trois années qui arrivent». En ligne ou avec papiers de bois sur les places occupées.

La polémique qui a suivi l'altercation entre Alain Finkielkraut et quelques individus samedi soir a donné lieu à une discussion sur la «liberté d'expression» ce lundi après-midi, place de la République.

Un collectif composé de plus de trois cents universitaires, artistes, militants associatifs, lance un appel pour dénoncer violences et dérives policières qui se généralisent depuis l'instauration de l'état d'urgence.

L'intolérance des personnes insultant et crachant sur le philosophe lors de son passage à Nuit debout est affligeante. Mais le polémiste est-il naïf au point de ne pas avoir anticipé ces réactions ?

Le philosophe s'est fait huer sur le lieu de rassemblement, samedi soir. Des vidéos de son altercation avec des participants circulent depuis sur les réseaux sociaux.

3 000 personnes étaient rassemblés place de la République. Une centaine d'entre elles s'est heurtée aux policiers.

Le mouvement essaime progressivement en banlieue et en région. Exemples à Saint-Denis, Nîmes et Grenoble.

Alors qu'ils demandaient la libération d'un manifestant devant un commissariat parisien, quatre personnes ont été interpellées, dans la nuit de mardi à mercredi.

S’il est vrai que les soirées «Nuit debout» sur la place de la République continuent à réunir une assistance majoritairement jeune, les plus vieux y prennent peu à peu leurs aises.

Fortement ancrée à droite, la ville dirigée par Christian Estrosi n'a pas beaucoup de souvenirs de luttes sociales. Mais plusieurs centaines de personnes étaient réunies vendredi soir sur la place Garibaldi.

Si tout le monde ou presque, à gauche, dit rester à l’écoute, la plupart des élus minimisent la portée du mouvement et ses débouchés possibles.

Initié entre autres par l’équipe du documentaire «Merci patron !», le mouvement a su s’appuyer sur des militants refusant toute forme de hiérarchie.

Depuis une semaine, la place de la République, à Paris, se vit comme une nouvelle agora : lieu d’échange, de contestation et de combat. Une façon de se ressaisir de la chose publique.

Démonté tous les matins, le campement autogéré fonctionne grâce au système D et aux votes à mains levées.

A Paris, plus de 150 personnes, dont certaines venues de Nuit Debout place de la République, se sont mobilisées pour demander la libération des personnes interpellées lors de la manifestation étudiante du mardi matin.

En filmant et diffusant en direct dimanche soir l'assemblée générale du mouvement place de la République, Rémi Buisine a rencontré une audience record en France. De quoi doper l'appli, propriété de Twitter.

Objectifs, organisation, ambition..., comment se structurent les «indignés de République».

Dans plusieurs villes de France, des «indignés» ont investi l’espace public dans la foulée de la contestation contre la loi travail. «Libération» a passé quatre jours place de la République, à Paris.