La cerise sur la photo

Une réédition d’un ouvrage de la fin des années 1960 consacré aux pommes et poires du sud Tyrol, imprimé sur un papier fait à partir d’épluchures et de pulpe de pommes.

Quel que soit le pays, sous la lumière des néons dans les travées dans les supermarchés, on retrouve un paysage familier. Pour la voyageuse comme Phyllis Ma, c’est une source d’inspiration.

C’est un vrai protocole que l’artiste Florian Bonniot a mis en place il y a dix ans. Son but : collecter 365 yaourts, du 1er janvier au 31 décembre, en respectant les dates de péremption.

Stefen Chow, artiste originaire de Malaisie et Huiyi Lin, économiste originaire de Singapour, ont étudié le montant moyen des dépenses alimentaires journalières des personnes pauvres à travers 36 pays.

Desservies au restaurant des Troisgros, les assiettes sont composées de restes de sauce, d’une herbe, de coquille ou de miettes. Le nom des plats (Rouge aux lèvres, Clams en ivresse, Tombe la neige), qui sert de titre aux photographies, finit de donner l’eau à la bouche.

Nourriture du passé ? Nourriture du futur ? Sommes-nous condamnés à cette dystopie culinaire ? Le confinement n'a pas changé la donne: avec des produits frais de plus en plus chers, des milliers de gens se sont à nouveau tournés vers les délices nocifs de l’alimentation industrielle. Sur cette réflexion, le photographe Germain Gilbert, avec l’aide de la set designer Sabine Silvestre, a composé sa série intitulée «Délicieux Cancer», des natures mortes bourrées d’additifs.

Lors de son confinement, Alain Delorme a entrepris cette série de sculptures totémiques, variations autour des produits de grande distribution. Puis il les a photographiées à la manière d'Herbert Matter qui a fixé sur pellicule les œuvres d'Alexander Calder.

Patrons de café et habitués se sont dit au revoir le soir du 14 mars. Quand se reverront-ils ? Comment le vivent-ils ? Guillaume Blot, qui avait commencé cette galerie de portraits avant le confinement, a recueilli leur témoignage.

Au nord de la Birmanie, la guerre entre les rebelles indépendantistes kachins et l’armée birmane a repris depuis 2011 faisant des milliers de déplacés. Isolés dans la montagne, vingt mètres seulement séparent les avant-postes des deux belligérants. Cette situation de solitude les a mené à s'unir pour construire une maison : la Peace House. Là ils troquent et partagent repas et nourriture. En trois séjours, le photographe birman Hkun Lat a passé dix jours avec eux.

Que faire de nos journée sans fin ? Plein de trucs rigolos : Nouvelles recettes, nouveaux looks, nouveaux jeux. L'artiste namibien allemand Max Siedentopf a créé un guide pratique !

Styliste culinaire depuis huit ans, la Londonienne Lucy Ruth Hathaway maîtrise les effets de la food : fromage qui s'étiiiiire, jaune d'œuf qui dégouline, beurre qui fond sur un épi de maïs fumant… En rassemblant les photographies sur lesquelles elle a collaboré, son encyclopédie du stylisme culinaire est né. Chaque image est associée à un mot – pince à épiler, goutte, mouvement, giclée… – décrivant un savoir-faire.

Casse-croûte entre collègues, repas familial, bol de soupe en solitaire, repas d’affaires... A Marseille, l’expo «Pause déjeuner» présente les travaux de deux photographes qui ont saisi ces instants : Henri Moiroud sur les tournages de cinéma dans les années 40-50 avec Marcel et Jacqueline Pagnol et Jacques Windenberger qui a photographié la vie quotidienne des Bouches-du-Rhône au Nord de la France. L'exposition se tient jusqu'au 14 mars aux Archives et Bibliothèque départementales de Marseille.

Lorsque le photographe néerlandais Daan Brand cuisine une recette, il imagine une tête. Une framboise pour un œil, une feuille de salade pour un sourcil, une gousse de vanille pour la bouche… Ainsi se construit depuis deux ans la série de photographies «Foodjies», contraction des mots «food» et «emoji».

Associer nourriture et photographie promet un beau mariage, d'autant plus alléchant sous le soleil de Miami. C'est ce que propose l'artiste Anastasia Samoylova avec sa série «Breakfast with…» Robert Doisneau, Cindy Sherman, Stephen Shore…

Dana Wyse est une artiste qui concocte des remèdes fantastiques et visionnaires : «devenir célèbre instantanément», «comprendre sa mère», «réussir à monter un meuble Ikea sans se disputer». Il suffit de prendre la dose de gélules et hop ! Une autre réalité apparaît. Nous l'avons rencontrée à Paris.

A travers ses photos de famille, l'artiste indo-anglaise Rajyashri Goody évoque la cuisine de la caste des Intouchables. Elle édite aussi des livres de recettes qui sont autant des poèmes sur les mets que des réflexions sur le rapport que cette partie de la population indienne entretient avec la nourriture.

Régal des yeux avant d’être celui du palais, plats monochromes et pains multicolores, les œuvres de Dorothée Selz se mangent depuis les années 70. Proche de l’artiste du comestible Daniel Spoerri, l’artiste française compose des buffets, invente des rituels ou façonne des sculptures parées de brochettes, que l’on pique.

Plaisir gourmand pour fétichistes. Beaux pieds, beaux plats. Les matières s'effritent, fondent, glissent ou s'écrasent mollement. C'est sexy crado. Les mots ne manquent pas pour décrire cette série «Food Crush» : l'écrasement alimentaire.

BC Smith alias Ben Basket, jeune photographe californien, est en train de se faire une petite notoriété sur Instagram : asperges qui crépitent, kiwi-œuf sur le plat, paluche de bananes jouant au poker… Les compositions sont ludiques et délicates. Cela nécessite, dit-il, une longue réflexion pour trouver les idées.

Les «patronas» sont un groupe de femmes courageuses qui donnent chaque jour des sacs repas aux migrants qui traversent l'Etat du Veracruz à bord de trains de marchandises.

Bouchées raffinées aux fruits de mer, zeste de citron, herbes et épices… Mais aussi détritus infâmes tels l'aluminium ou le polystyrène. Miam ?

La photographe Katherine Longly est partie à la recherche de concours alimentaires en France, Belgique et aux Etats-Unis, afin de comprendre la motivation des plus gros mangeurs de tartes aux cerises, de hot-dogs, fromage blanc, etc.

Mix de cultures, les recettes sont des compositions délicates de couleurs et de sensations. Avec sa série «The Cookbook», la photographe Lucia Fainzilber en fait une recherche intime.

Cornelius de Bill Baboul – c’est son vrai nom, d’origine mongole – est un artiste français multifourchettes : photo, vidéo, installation, sculpture. Souvent, il utilise les aliments comme dans sa dernière série «Thirsty Then Boosted» («assoiffés puis stimulés») composée de 7 natures mortes photographiques représentant 7 bouquets. A ce détail près que les vases sont des boissons énergisantes et que les fleurs en changent de couleur.

Dans les Pouilles, le village de Giurdignano perpétue chaque année au mois de mars la tradition des tables de Saint Joseph. De nombreuses familles ouvrent leur maison et offrent le repas.

Tartelettes aux petits légumes et tarentule séchée: un plat bien appétissant… Cette recette allécho-effrayante fait partie des 11 diptyques de la série réalisée par deux photographes italiennes, Emanuela Colombo et Michela Benaglia, l'une ayant fait le portrait des insectes, l'autre les photographies des plats.

«La cerise sur la photo», décrypte le travail d'un artiste qui joue avec la nourriture. Première rencontre avec Olaf Breuning, l'artiste suisse qui fait jaillir des visages dans tout ce qu'il mange.