Coup d'Etat en Turquie

Les procès de magistrats au palais de justice d’Istanbul témoignent de la purge générale décidée par le président Erdogan après le putsch raté de vendredi.

Aucun contre-pouvoir n’a assez de poids pour résister aux représailles du président turc, dans un pays ciblé par l’Etat islamique.

Entièrement dévolu à son chef, le tentaculaire mouvement islamiste est un coupable idéal aux yeux d’Erdogan.

La thèse du soulèvement démocratique n’aura guère tenu. Les faits se sont chargés de montrer que l’échec du coup d'Etat du 15 juillet ne traduisait en aucune manière un sursaut de la liberté en Turquie.

Au moins 25 000 fonctionnaires, dont plusieurs milliers de policiers et de gendarmes et des enseignants, ont été suspendus ou démis depuis le putsch manqué.

Soulagés par l’échec du putsch, certains Stambouliotes craignent les représailles d'un chef de l’Etat de plus en plus autoritaire.

Après l’échec du putsch, le fossé demeure entre les partisans du président islamo-conservateur et ses opposants, qui redoutent qu’Erdogan, sorti renforcé des événements, accentue sa mainmise sur les institutions du pays.

Réclamé par Erdogan, le chef religieux en exil aux Etats-Unis est au centre d’une brouille entre Ankara et Washington.

Elise Massicard, chercheuse au CNRS et spécialiste de la sociologie politique turque, analyse la situation du pays au lendemain du coup d'Etat.

Vendredi, alors que des militaires tentent un coup d'Etat en Turquie et que l'accès aux réseaux sociaux est restreint dans le pays, le président apparaît à la télévision sur un écran de smartphone et s'exprime via Facetime. Inoubliable image...

Les putschistes semblaient revendiquer les valeurs kémalistes, tandis qu'Erdogan met tout sur le dos de la confrérie Gülen.

Bien formés, bien éduqués, laïques et kémalistes, la grande majorité des officiers de l’armée turque, souvent d’origine modeste, croient qu’ils sont les seuls et vrais représentants de la République.

Spécialiste en géopolitique, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique, François Heisbourg tente de répondre, à chaud, aux nombreuses questions que pose le coup d’Etat manqué en Turquie - et d'en esquisser les conséquences.

Au moins 60 personnes sont mortes lors de la tentative de putsch amorcée vendredi soir. Samedi matin, le président Erdogan semble avoir repris le contrôle.

Vendredi soir, Coline et Mathieu étaient cloîtrés dans leur maison à Istanbul. Ils racontent la confusion qu'ils percevaient cette nuit autour d'eux.

L'armée a annoncé vendredi soir avoir pris le pouvoir. Dans la nuit, la situation, confuse, semble être rentrée dans l'ordre, après que plusieurs personnes ont perdu la vie.