La réélection de Donald Trump a remis en lumière ce concept censé désigner une gauche intellectuelle et militante qui serait trop focalisée sur les questions de discriminations au dépens des questions sociales. Dérivé du verbe anglais «to wake» («réveiller»), le mot est né aux Etats-Unis dans les années 2000, il désigne un éveil des consciences aux inégalités structurant les sociétés occidentales, un privilège accordé à la lutte contre les discriminations notamment de nature raciste, sexiste et homophobe. En France comme aux Etats-Unis, le «wokisme» ne correspond à aucun courant constitué, parmi un groupe d’intellectuels, de militants politique ou d’universitaires. Mais le terme est devenu, dans le langage politique courant, un fatras conceptuel qui permet de stigmatiser l’antiracisme sous toutes ses formes, sous couvert d’universalisme.