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Libération
Gros lot

20 millions d’euros à la signature et jusqu’à 20 millions d’euros chaque année : le jackpot pour Luca de Meo à Kering

Débauché de Renault, l’Italien va toucher une conséquente prime à la signature dès son arrivée à la tête du numéro 3 mondial du luxe. Et ce, malgré les grandes difficultés du groupe.
Luca de Meo à Dieppe, le 27 mai. (Lou Benoist/AFP)
publié le 31 juillet 2025 à 19h09

Vous avez aimé le parachute doré ? Vous allez adorer la piste d’atterrissage diamantée. L’idée – est-elle brevetée ? – nous vient du groupe de luxe français Kering, numéro 3 mondial du secteur. Particulièrement en difficulté ces derniers mois, l’entreprise de François-Henri Pinault trouve tout de même les moyens de proposer un pont d’or ou plutôt une «indemnité de prise de fonctions» de 20 millions d’euros à son futur directeur général, l’Italien Luca de Meo. Et ce, avant même que ce dernier, débauché de Renault en juin, n’ait posé le pied au siège du groupe.

Cette prime à la signature doit encore être validée en assemblée générale des actionnaires, convoquée le 9 septembre. Elle est justifiée dans l’ordre du jour de la réunion par le conseil d’administration. Dans ce document, mis en ligne mercredi soir, Kering précise que ce bonus peu courant en France vise à «compenser la perte» des rémunérations différées que Luca de Meo aurait touché s’il n’avait pas démissionné de Renault, le 15 juillet. Elle sera versée pour les trois quarts en cash d’ici la fin de l’année. Le reste partira en actions Kering, que de Meo touchera sous certaines conditions de performances et après trois ans de présence dans l’entreprise.

Salaire fixe quasiment doublé

En attendant, le dirigeant de 58 ans ne sera pas laissé sur la paille. Son salaire fixe va quasiment être doublé (2,2 millions d’euros) par rapport à son prédécesseur, François-Henri Pinault, qui reste président du conseil d’administration. A cela, il faudra ajouter une rémunération annuelle variable qui pourra aller de 1,2 million à 6,6 millions «en cas de surperformance».

Mais ce n’est pas tout. Kering prévoit également d’accorder à Luca de Meo une rémunération «de long terme» représentant 150 % de sa rémunération annuelle, fixe et variable comprises. Ce qui porterait sa rémunération annuelle potentielle maximale à plus de 20 millions d’euros, selon les calculs de Reuters. Chez Renault, il avait touché un peu moins de 13 millions d’euros en 2024.

Sous réserve que les actionnaires ne s’y opposent pas, Luca de Meo doit prendre ses fonctions de directeur général de Kering le 15 septembre. Frappé de plein fouet par un ralentissement dans le luxe, le groupe, propriétaire de Gucci, a vu son bénéfice net chuter de 46 % au premier semestre. Et Luca de Meo n’a pas tellement à s’inquiéter pour son avenir. Le conseil d’administration lui a déjà négocié une indemnité de départ qui pourrait atteindre sa «rémunération brute, fixe et variable» de ses deux dernières années dans la boîte «en cas de départ contraint». Soit, potentiellement, quelques millions d’euros en plus si jamais l’affaire tourne mal.