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Analyse

2025, année du grand choc électrique pour l’industrie automobile

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Les constructeurs sont pour l’heure incapables de rentabiliser les lourds investissements qu’ils ont consentis dans la voiture électrique. Pris en étau entre un marché atone et la concurrence féroce venue de Chine, ils se préparent à des temps difficiles, entre projets d’alliance et milliers de suppressions de postes à craindre.
A l'usine Renault de Douai (Nord), en octobre 2024. (Andbz/ABACA)
publié le 2 janvier 2025 à 7h50

S’il fallait un titre de film pour prédire ce qui attend l’industrie automobile en cette nouvelle année, ce serait sans doute Boulevard de la mort de Quentin Tarantino. Confrontés à une déferlante de voitures électriques chinoises à bas coût et au net ralentissement des ventes en Europe et aux Etats-Unis, la plupart des constructeurs se préparent à une nouvelle ère darwinienne faite de méga fusions et de plans de restructuration dévastateurs pour l’emploi. Des deux côtés de l’Atlantique, les géants d’acier fatigués qui ont donné naissance à l’organisation industrielle du XXe siècle, du fordisme au «lean management» de Toyota, s’attendent à des temps difficiles et jouent pour certains leur survie économique. Et ce alors qu’ils doivent investir des centaines de milliards d’euros dans de nouvelles lignes de production et des usines de batteries pour accélérer leur mutation électrique, anticiper la fin du moteur à explosion en 2035 et éviter les lourdes amendes prévues d’ici là en cas de non-respect de nouvelles normes européennes d’émissions de CO2.

Les événements se sont considérablement accélérés en 2024 pour cette industrie qui, à peine remise du choc déclenché il y a dix ans par le pionnier de la voiture électrique Tesla, pensait pouvoir s’aligner sur la firme d’Elon Musk et continuer à vendre des millions de SUV au prix cher, au prétexte d’une débauche d’options et de technologies. Mais entre le financement de ces lourds investissements dans la «watture», la gourmand