A quelques centaines de mètres de la raffinerie de Feyzin (Rhône), une station-service TotalEnergies n’affiche plus aucun prix. Ses cuves ont été vidées en quelques jours, tandis que le site industriel tout proche du géant pétrolier tourne au ralenti depuis plus de deux semaines. Des unités ont été mises en marche lente, d’autres arrêtées, en raison de la grève nationale lancée le 27 septembre par la CGT, à laquelle FO vient de se rallier. En périphérie de Lyon, à Feyzin, le mouvement est suivi par la totalité du service des expéditions, la «porte de sortie» de la raffinerie : il n’y a pas de blocus, les camions-citernes des transporteurs sous-traitants peuvent toujours entrer mais ils ne seront pas servis. Une forte odeur d’hydrocarbures continue de saturer l’air à plusieurs kilomètres à la ronde, à laquelle se mêle celle de la station d’épuration de ce site Seveso, chargée du traitement des eaux utilisées pour refroidir les différents produits pétrochimiques.
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«Vendredi dernier, la direction a quand même réussi à faire charger trois camions par des intérimaires, mais c’est tout», constate Cyrill, 52 ans, responsable d’équipe aux expéditions. Son service, qui compte une quinzaine de personnes (appelées les «gestionnaires»), fonctionne en permanence avec quatre intérimaires, «dont un qui est là depuis deux ans». D’ordinaire, entre 200 et 250 camions se ravitaillent chaque jour auprès de l’usine, qui traite près de 5 millions de tonnes de pétrole par an. C’est l’u