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Libération
Reportage

Avec les salariés grévistes de l’usine Sanofi de Lisieux : «Quand les patrons se déplacent, ce n’est jamais bon signe»

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Le ministre de l’Economie, Antoine Armand, s’est rendu ce lundi 14 octobre à la rencontre de salariés du groupe pharmaceutique français, perdus entre les annonces d’agrandissement puis de négociation pour une cession à un fonds américain.
Le ministre de l'Economie, Antoine Armand (au centre), au début d'une réunion avec des représentants syndicaux à l'usine Sanofi, à Lisieux, ce lundi. (Lou Benoist/AFP)
publié le 14 octobre 2024 à 15h43

Le piquet de grève a été installé à la hâte, à 9 heures, côté expéditions. Dans l’usine de médicament, il n’y a pas assez de chaussures de sécurité, pas assez de place pour tous les élus et la presse accréditée ce lundi 14 octobre au matin pour la venue du locataire de Bercy, Antoine Armand. Organiser une visite ministérielle la veille pour le lendemain n’est pas chose aisée. De toute façon, tout se bouscule ces derniers jours à l’usine Sanofi de Lisieux (Calvados). Les employés ont appris par voie de presse, juste avant le week-end, que le fonds de pension américain CD & R, l’un des plus grands noms du capital investissement mondial, est en négociation avancée avec Sanofi – moyennant 15,5 milliards d’euros – pour acheter Opella, filiale qui fabrique notamment le Doliprane. Un très mauvais signal, quelques mois après les engagements d’Emmanuel Macron en faveur de la souveraineté sanitaire, pour un produit emblématique du «made in France».

La chaîne de fabrication, capable de débiter 350 boîtes de comprimés de Doliprane un gramme par minute, est silencieu