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A Lyon, l’avenir de l’un des derniers fabricants de velours «Made In France» en suspens

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Trois offres de reprise ont été déposées pour l’entreprise Velours de Lyon qui fournit, entre autres, Gucci, LVMH, Armani ou Prada. Le tribunal de commerce de la ville a décidé cette semaine de reporter sa décision au 14 octobre.
Tissage de velours rouge et or, à la soierie Saint-Georges à Lyon. (Manuel Cohen /AFP)
par Mathis Lyko
publié le 25 juillet 2025 à 18h49

La France va-t-elle perdre son dernier artisan veloutier ? En février dernier, le directeur général de Velours de Lyon, Jean-François Renaud, décidait de placer son entreprise en redressement judiciaire. La société aux 45 salariés et aux 3,7 millions de chiffres d’affaires en 2024 est déficitaire, avec une perte d’exploitation de 600 000 euros l’année dernière. L’entreprise a subi le contrecoup du Covid et la baisse des commandes de certains groupes de haute couture. «Quand vous travaillez dans la mode, vous êtes soumis aux conjonctures internationales et aux effets de mode. Chaque année, vous êtes remis à nu. Et certaines grandes marques ne tiennent pas leurs promesses. En 2023, nous avons perdu 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires après l’annulation des commandes de Gucci», précise Jean-François Renaud.

Velours de Lyon profite d’un savoir-faire centenaire, l’entreprise ayant été créée après la fusion de plusieurs sociétés de textiles, dont Velours Blafo, elle-même fondée en 1905 et spécialisée dans l’ameublement. Sur leurs deux sites de Décines-Charpieu (Rhône) et de Saint-Just-en-Chevalet (Loire), les fils sont tissés, peints à la main et ennoblis. Aujourd’hui, la quasi-totalité du