La France va-t-elle perdre son dernier artisan veloutier ? En février dernier, le directeur général de Velours de Lyon, Jean-François Renaud, décidait de placer son entreprise en redressement judiciaire. La société aux 45 salariés et aux 3,7 millions de chiffres d’affaires en 2024 est déficitaire, avec une perte d’exploitation de 600 000 euros l’année dernière. L’entreprise a subi le contrecoup du Covid et la baisse des commandes de certains groupes de haute couture. «Quand vous travaillez dans la mode, vous êtes soumis aux conjonctures internationales et aux effets de mode. Chaque année, vous êtes remis à nu. Et certaines grandes marques ne tiennent pas leurs promesses. En 2023, nous avons perdu 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires après l’annulation des commandes de Gucci», précise Jean-François Renaud.
Velours de Lyon profite d’un savoir-faire centenaire, l’entreprise ayant été créée après la fusion de plusieurs sociétés de textiles, dont Velours Blafo, elle-même fondée en 1905 et spécialisée dans l’ameublement. Sur leurs deux sites de Décines-Charpieu (Rhône) et de Saint-Just-en-Chevalet (Loire), les fils sont tissés, peints à la main et ennoblis. Aujourd’hui, la quasi-totalité du