Grand angle sur le vieux port de Marseille, en vue aérienne. Il ne s’agit pas du tournage d’une nouvelle série de Netflix sur la ville, mais des images envoyées par un drone de la préfecture de police, à moins de trois heures de la clôture de l’année, ce mardi 31 décembre. Elles sont scrutées avec attention sur les écrans de la salle de commandement de l’«Evêché», le surnom du commissariat central de Marseille depuis près d’un siècle. Les locaux appartenaient historiquement à l’église et font face à la cathédrale de la major. Peu à peu, la foule devient plus compacte au cœur de la ville et les premiers mortiers font leur apparition. Ces tubes de plus ou moins gros diamètre sont un classique du 31 décembre et permettent le tir de feux d’artifice sauvages, puisque fermement prohibés.
Dans la deuxième ville de France, plus de 400 policiers sont mobilisés pour cette dernière nuit de l’année. A leur tête, Béatrice Fontaine, une «nuiteuse» selon l‘expression consacrée du jargon policier pour ceux qui œuvrent de 19 heures à 6 heures du matin. En ce qui la concerne, ce créneau horaire est chevillé à la plus grande partie de sa carrière : quarante ans de police au compteur et les échelons grimpés un par un. «Je suis entrée comme sténo dactylo à 17 ans et je tapais d’une main un peu tremblante les notes du directeur», glisse-t-elle mi-sourire, mi-nostalgique. Deux décennies plus tard, elle termine major de l’école des commissaires de Saint-Cyr-au-Mont-D’or et refuse néanmoins le