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Analyse

Accord commercial entre l’UE et l’Indonésie : les victimes de Donald Trump tentent de contourner le marché américain

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En signant, ce mardi 23 septembre, un accord de libre-échange avec Djakarta, Bruxelles refuse de suivre Washington dans son protectionnisme. Car 83 % du commerce mondial n’est pas américain.

Airlangga Hartarto, ministre indonésien de l'Economie, et Maros Sefcovic, commissaire européen chargé du commerce à Nusa Dua, à Bali, en Indonésie, le 23 septembre. (Johannes Christo/REUTERS)
ParJean Quatremer
Correspondant européen
Publié le 23/09/2025 à 21h33

A défaut d’avoir les moyens, tant politiques qu’économiques, de résister à la guerre commerciale brutale lancée par Donald Trump, l’Union européenne poursuit patiemment la lente réorientation de sa politique commerciale vers le reste de la planète : après tout, les Etats-Unis ne représentent que 17 % du commerce mondial. Ainsi, ce mardi, le commissaire européen chargé du Commerce, le Slovaque Maros Sefcovic, vêtu pour l’occasion d’une chemise batik, et le ministre indonésien de l’Economie, Airlangga Hartarto, ont signé, à Bali, un accord commercial, le CEPA (Accord de partenariat économique global), qui devrait entrer en vigueur en 2027. Pour Sefcovic, «l’Union et l’Indonésie envoient un message fort au monde selon lequel nous sommes unis dans notre engagement en faveur d’un commerce international ouvert, fondé sur des règles et mutuellement bénéfique», un message évidemment destiné… à Washington.

Cet accord est bien plus que symbolique puisque l’Indonésie représente 185 millions d’habitants (à 90 % musulmans), le quatrième Etat le plus peuplé du monde après l’Inde, la Chine et les Etats-Unis, est la première économie du sud-est asiatique et le cinquième partenaire de l’Union dans la région (près de 10 milliards d’euros d’exportation, 25 milliards d’investissements). Les négociations avec Djakarta ont débuté en 2016, mais ont longtemps patiné à cause de l’épineux problème de