Quand il accède à la tête de la SNCF, en décembre 1995, Loïk Le Floch-Prigent est à son zénith. Le fait du prince, ou plutôt du néo-président Jacques Chirac, élu six mois plus tôt, l’a propulsé là où tout le microcosme politique et patronal attendait un Louis Gallois auréolé de sa réussite à la Snecma. A sa place, voici donc l’ancien et sulfureux patron d’Elf-Aquitaine. Quand il rencontre Libé, son cynisme «laisse l’interlocuteur incrédule»: «Les pots-de-vin ? Oui, ça existe, et alors ? On ne vend pas une locomotive dans le monde sans pots-de-vin. La justice ? Les patrons devraient être jugés par leurs pairs. Pas moins.»
Nul doute, effectivement que ces derniers auraient été plus cléments que la juge Eva Joly, qui déjà à cette heure s’intéressait aux liens financiers étranges tissés par