Ces mécanismes censés protéger les conducteurs sont responsables d’au moins 15 morts en France. Les airbags défaillants de la marque Takata poussent Citroën à étendre à toute l’Europe les rappels de Citroën C3 et DS3, a annoncé le groupe Stellantis ce mardi 21 janvier.
Après des rappels en cours depuis plusieurs mois, une nouvelle vague a été lancée lundi, avec des courriers envoyés aux propriétaires. Elle porte sur 98 000 véhicules du sud de l’Europe, dont 73 000 en France. S’échelonnant jusqu’à juin, elle concerne des voitures datant de 2009 et 2010. «Stellantis donne la priorité aux véhicules les plus anciens situés dans la région du Nord, car les données disponibles indiquent que ces véhicules doivent être traités en premier en raison du comportement des composants chimiques au fil du temps», explique Stellantis.
Témoignages
La décision de commencer les rappels par le sud de la France et de l’Europe a été prise «sur la base de critères de chaleur et d’humidité des climats sur le long terme», rappelle Stellantis, les deux facteurs qui endommagent ces airbags. Le constructeur automobile souligne avoir déjà fait réparer les voitures de «plus de 94 % des clients enregistrés dans le sud de l’Europe».
La campagne de rappels sera ensuite étendue dans le nord de la France et en Allemagne, Autriche, Hongrie, Moldavie, Suisse, Ukraine et Irlande, puis dans les autres pays européens dans les semaines à venir. Elle concerne au total plus de 869 000 véhicules, dont 400 000 en France, a précisé le groupe dans un communiqué.
Mais contrairement à celle pour les zones du nord et de l’est de l’Europe, le groupe ne demandera pas l’immobilisation des véhicules jusqu’à leur réparation. «Stellantis a suivi de près la situation des véhicules C3 et DS 3 (fabriqués entre 2009 et 2019) équipés d’airbags Takata. Sur la base d’essais sur le terrain et d’analyses par échantillon, les données actuellement disponibles indiquent un niveau de risque considérablement plus faible que dans la région du Sud. C’est pourquoi il s’agit d’une campagne standard et non un stop-drive», justifie le constructeur.
D’autres constructeurs concernés
Cet échelonnement des rappels permettra de «tenir compte de la disponibilité des pièces et de la capacité du réseau pour effectuer la réparation». «Nous aurons le nombre de pièces produites pour chaque lancement de vague, ce qui permet une réponse rapide pour nos clients», assure le groupe.
Les airbags du fabricant japonais Takata - qui a fait faillite entretemps, notamment après avoir écopé d’une amende d’un milliard de dollars aux Etats-Unis - secouent le secteur de l’automobile depuis 2014 : ils ont causé plusieurs décès en projetant des pièces dangereuses au visage du conducteur, à cause d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides.
Volkswagen, Nissan ou Toyota ont également lancé récemment de vastes campagnes de rappel concernant des airbags Takata, mais sans incitation à arrêter de conduire. BMW a rappelé cet été plus de 1,7 million de véhicules aux Etats-Unis et en Chine pour ce même problème.