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Libération
Mystère

Après la mort de son ex-gérant de fortune, un héritier d’Hermès veut faire la lumière sur la disparition de ses actions

Nicolas Puech, arrière-petit-fils du fondateur du groupe de luxe, accuse feu le banquier Eric Freymond d’avoir dissimulé 6 millions de titres via des montages malgré une enquête suisse l’ayant blanchi.
Nicolas Puech, héritier de la famille Hermès, à Aracena, dans le sud de l'Espagne, le 12 mars 2011/ (Bernard Bisson/SIPA)
publié le 28 juillet 2025 à 13h06

Nicolas Puech, un des héritiers de la maison française de maroquinerie Hermès, appelle ce lundi 28 juillet par le biais de son avocate à faire la lumière sur la mystérieuse disparation de ses actions, après la mort d’Eric Freymond, son ancien gestionnaire de fortune. La semaine passée, la Tribune de Genève et le Point avaient rapporté qu’Eric Freymond, contre qui Nicolas Puech avait porté plainte, avait mis fin à ses jours.

«C’est avec tristesse que j’ai appris le décès d’Eric Freymond, dans des circonstances tragiques», a déclaré Nicolas Puech dans un communiqué. «J’espère vivement que les circonstances de son décès seront rapidement clarifiées par les autorités suisses», ajoute l’héritier, qui a souhaité adresser «ses pensées les plus sincères à sa famille», «malgré les différends publics et judiciaires» qui les opposaient.

Eric Freymond a été pendant vingt-cinq ans «un ami et un conseiller avec qui la collaboration a toujours été en totale confiance», mais «notre relation s’est malheureusement brisée à la suite de faits d’une extrême gravité en lien avec mes 6 millions de titres de la société Hermès International sur lesquels toute la lumière doit encore être faite», a précisé Nicolas Puech.

Agé de 82 ans, l’homme est l’un des arrière-petits-fils du fondateur de la maison de maroquinerie de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Il avait hérité de 6 millions d’actions, représentant 5,76 % du capital d’Hermès, ce qui au cours actuel représente un montant de près de 14,5 milliards d’euros.

Subtils montages

Une des questions toujours non résolues dans cette affaire aux multiples rebondissements est de savoir si ces titres avaient été vendus ou non lorsque Bernard Arnault, le patron de LVMH, avait discrètement accumulé une participation dans son concurrent.

Mais l’affaire avait pris un nouveau tour en 2023, lorsque Nicolas Puech, souvent décrit comme en froid avec le reste de sa famille, avait affirmé être ruiné et avait porté plainte contre son ancien gestionnaire de fortune, estimant qu’il avait eu recours à de subtils montages pour faire disparaître ses actions. La justice genevoise avait innocenté Eric Freymond, mais Nicolas Puech, qui réside en Suisse, avait également déposé une plainte similaire en France.

«La recherche de la vérité doit primer» et «être établie par la justice, avec sérénité et rigueur», ajoute le communiqué de Nicolas Puech. La semaine passée, les avocats d’Eric Freymond avaient réagi à la disparition de leur client en expliquant que l’ex-gestionnaire de fortune avait été «brisé par la violence du soupçon».