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Libération
Coup de rabot

Arrêts maladie : la baisse des indemnités journalières voulue par le gouvernement entre en vigueur ce mardi

L’indemnisation des congés maladie par la Sécurité sociale va baisser à compter du mardi 1er avril. La mesure d’économie, annoncée par le gouvernement Barnier et reprise par le gouvernement Bayrou, est estimée à 600 millions d’euros.
A compter de ce mardi 1er avril, l’indemnité journalière ne pourra plus dépasser 41,47 euros brut, contre 53,31 euros brut jusqu'à présent. (Jean-Marc Barrere/Hans Lucas.AFP)
publié le 1er avril 2025 à 6h00

L’indemnisation des congés maladie par la Sécurité sociale va baisser à partir du mardi 1er avril. La mesure, qui est un transfert de charge de l’assurance maladie vers les régimes de prévoyance complémentaires, s’inscrit dans les économies de dépenses publiques annoncées par le gouvernement Barnier à l’automne, et reprises par le gouvernement Bayrou. La réduction de 100 % à 90 % de la rémunération des fonctionnaires en arrêt maladie a également été mise en œuvre depuis le 1er mars.

Quel nouveau montant pour l’indemnité journalière ?

L’indemnité journalière ne pourra pas dépasser 41,47 euros brut. Son plafond était fixé à 53,31 euros brut jusqu’à maintenant. Concrètement, pour tous les arrêts maladie qui débutent au 1er avril, l’indemnité journalière versée par l’assurance maladie sera égale à la moitié du salaire brut, plafonné à 1,4 smic – dont le montant brut mensuel est de 1 801,80 euros. Elle s’établissait jusqu’à maintenant à la moitié du salaire brut, plafonné à 1,8 smic. Cette mesure d’économie du budget de la Sécu est estimée à quelque 600 millions d’euros.

Qui est concerné ?

Pour tous les salariés gagnant moins de 1,4 smic, la situation reste inchangée, leur indemnité journalière ne dépassant de toute façon pas le plafond. Pour tous ceux au-dessus de 1,4 smic, la perte pourrait théoriquement aller jusqu’à environ 250 euros par mois (pour les salariés gagnant 1,8 smic et plus). Pour autant, la plupart des salariés ne devraient pas immédiatement ressentir les effets de la baisse de l’indemnité journalière.

Un grand nombre d’entre eux bénéficient en effet d’un régime de prévoyance souscrit par leur employeur, qui couvrira la baisse de l’indemnisation versée par l’assurance maladie. Il est fourni par une mutuelle, un organisme paritaire ou une compagnie d’assurance et obligatoire pour les cadres. Selon les chiffres d’un professionnel du secteur fournis à l’AFP, le régime complémentaire couvre par ailleurs 85 à 90 % des non-cadres.

Des effets pour les salariés sans complémentaire santé

A terme, la mesure devrait finir par se faire ressentir : les régimes de prévoyance vont devoir augmenter leurs cotisations pour tenir compte de cette charge nouvelle. La hausse de cotisation attendue est estimée à 2 % en moyenne par les professionnels du milieu, avec toutefois de nettes variations selon les secteurs d’activité. Pour un salarié gagnant 40 000 euros brut, la hausse de cotisation pourrait représenter de 10 à 15 euros par an au total, a estimé un professionnel auprès de l’AFP.

Les salariés sans régime complémentaire devront eux assumer seuls la réduction de l’indemnisation (s’ils gagnent plus de 1,4 smic). Les intérimaires, les travailleurs saisonniers, les salariés de particuliers employeurs ou les salariés en CDD de courte durée sont notamment concernés. Les indemnités journalières pour les maladies professionnelles et les accidents du travail, qui sont calculées différemment, ne sont pas concernées.