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Assurance chômage, arrêts maladie, RSA… ce qui change au 1er avril

Crise du logementdossier
A partir de ce mardi, de nombreux changements pourront affecter le porte-monnaie des Français. Plusieurs allocations sont revalorisées tandis que les droits au chômage et les indemnisations des arrêts maladie sont revus à la baisse.
Les indemnisations de chômage seront à partir du 1er avril moins généreuses pour les bénéficiaires. (Jean-François Fort/Hans Lucas.AFP)
publié le 31 mars 2025 à 12h35

Le mois d’avril va apporter plusieurs changements qui vont toucher tous les Français. Revalorisation de la prime d’activité ou de l’allocation aux adultes handicapés, règles plus strictes pour le chômage ou encore élargissement du prêt à taux zéro, Libé vous propose un tour d’horizon de ce qui change dès ce mardi.

Serrage de vis contre les droits au chômage

Les nouvelles règles d’assurance chômage négociées à l’automne entre partenaires sociaux sont applicables depuis le 1er janvier mais pour des raisons pratiques, la plupart des changements n’entrent en vigueur qu’au 1er avril. A partir de cette date, le montant de l’allocation chômage ne dépendra plus du nombre de jours dans le mois, mais sera versé sur la base de trente jours mensuels. Sur une année calendaire pleine, un chômeur perdra cinq jours d’indemnisation, voire six les années bissextiles.

Les bornes d’âge ouvrant droit à une indemnisation plus longue sont relevées de deux ans. Le palier ouvrant droit à 22,5 mois d’indemnisation passe ainsi de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans. Pour les autres demandeurs d’emploi, la durée d’indemnisation maximum reste de 18 mois. L’accès au dispositif de «maintien de droits» jusqu’à la retraite à taux plein est décalé dans les mêmes conditions que l’âge légal de la retraite, jusqu’à atteindre 64 ans pour la génération née en 1968.

Pour le calcul du montant journalier de l’allocation (salaire journalier de référence, SJR), le nombre maximum de jours non travaillés pris en compte est abaissé à 70 % du nombre de jours travaillés, contre 75 % auparavant. Pour tenir compte de la situation particulière des seniors, la dégressivité de l’allocation chômage, qui concerne les hauts revenus, ne sera plus appliquée à partir de 55 ans, contre 57 ans jusqu’ici. Différentes mesures qui devront générer 1,5 milliard d’euros d’économies par an en régime de croisière.

Les arrêts maladie également dans le viseur

A compter de ce mardi 1er avril, les conditions d’indemnisation de la prise en charge des arrêts maladie changent pour les salariés du secteur privé. Le salaire plafond sera abaissé à 1,4 fois le smic, soit 2 522 euros brut par mois. Une baisse d’environ 20 % car jusqu’ici, la Sécurité sociale indemnisait les arrêts de travail à partir du quatrième jour, à hauteur de 50 % du salaire journalier dans la limite de 1,8 smic, soit 3 243 euros brut par mois. Le montant maximum de l’indemnité journalière passera de 53,31 à 41,47 euros brut par jour pour les arrêts de travail.

Pour les fonctionnaires et les contractuels, les trois premiers mois de l’arrêt maladie sont indemnisés à hauteur de 90 % du traitement indiciaire (l’équivalent du salaire dans le secteur privé), depuis le 1er mars.

La prime d’activité, le RSA et l’AAH revalorisés

Pour compenser les effets de l’inflation, le revenu de solidarité active (RSA) va légèrement augmenter à hauteur de 1,7 % à partir de ce 1er avril. Le RSA passera de 635,71 euros pour une personne seule à 646,51 euros, de 1 144,28 euros à 1 163,73 euros pour un couple avec un enfant ou un parent seul avec deux enfants.

Même augmentation de 1,7 % pour la prime d’activité début avril. Le montant sera à présent 633,21 euros pour une personne seule sans enfant contre 622,63 euros auparavant, et de 1 139,79 euros pour un couple avec un enfant ou une personne seule avec deux enfants (1 120,73 euros jusqu’à présent).

L’allocation aux adultes handicapés (AAH), un revenu minimum destiné aux personnes résidant régulièrement en France dont le taux d’incapacité est supérieur à 80 % ou 50 % dans certains cas, sera également revalorisée de 1,7 %. Le montant maximum passera de 1 016,05 euros à 1 033,32 euros.

Les frais de notaire en hausse dans certains départements

Mauvaise nouvelle pour ceux voulant acheter un bien immobilier. Les frais d’achat, aussi appelés frais de notaire, vont augmenter de 0,5 % dans plusieurs départements à partir de ce 1er avril à cause d’une hausse de la taxe départementale de publicité foncière (TPF) et des droits d’enregistrement départementaux passant de 4,5 à 5 %. Paris, la Côte-d’Or, l’Ille-et-Vilaine, la Charente-Maritime, l’Essonne, la Haute-Loire ont déjà choisi d’appliquer cette augmentation permise par la loi de finances 2025.

Une hausse qui équivaut à environ 1 500 euros de plus pour un bien de 300 000 euros par exemple. Les primo-accédants, c’est-à-dire les personnes achetant leur première résidence principale, sont toutefois exemptés de cette majoration.

Le prêt à taux zéro étendu

Ce dispositif de soutien à l’accession à la propriété pour les ménages moins aisés va être étendu pour l’achat de maisons neuves partout en France, alors qu’il était jusqu’à présent réservé aux appartements neufs en zones tendues. Cependant, les maisons bénéficieront de conditions moins avantageuses, avec une part financée par le prêt à taux zéro (PTZ) comprise entre 10 et 30 % selon les revenus (contre 30 à 50 % pour les appartements).

Un examen bucco-dentaire annuel pour les moins de 24 ans

Dès avril 2025, les rendez-vous de prévention du programme «M’T dents» seront désormais proposés tous les ans aux 3-24 ans, contre tous les trois ans auparavant. L’examen bucco-dentaire et les programmes de soins réalisés dans les six mois suivant la date de début des soins sont dorénavant pris en charge sans avance de frais. L’examen sera par ailleurs revalorisé de 10 euros avec de nouveaux codes de facturation pour les praticiens à partir du mois prochain.

L’entrée au Royaume-Uni devient payante

A partir du mercredi 2 avril, tous les visiteurs qui se rendent au Royaume-Uni sans visa devront se procurer avant de partir l’autorisation de voyage électronique, appelée aussi ETA. Une demande qui prend en moyenne trois jours ouvrés pour être traitée. Son coût sera d’abord de 12 euros à partir du 2 avril, puis de 19 euros à partir du 9 avril. Cet ETA est valable deux ans, ou jusqu’à l’expiration du passeport auquel il est lié (si celui-ci expire en premier). Il permet de faire plusieurs séjours de courte durée (durée maximale de six mois par visite).