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Libération
Souveraineté industrielle

Atos : l’Etat fait une offre de 700 millions d’euros pour racheter les activités sensibles

Deux jours après la victoire d’Onepoint pour la reprise du groupe, Atos indique ce vendredi 14 juin que l’Etat a formulé une offre pour racheter certaines activités, notamment les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire.

La dette d'Atos est évaluée à plus de 5 milliards d’euros. (Stephane Mahe/REUTERS)
Publié le 14/06/2024 à 9h39

Il y a deux jours, le conseil d’administration d’Atos portait son choix sur l’offre de reprise d’un consortium mené par Onepoint pour se sauver. Ce vendredi 14 juin, le groupe informatique français indique dans un communiqué une offre de la part de l’Etat à hauteur de 700 millions d’euros pour acheter ses activités jugées stratégiques et sensibles, notamment les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. Cette offre vise à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d’acteurs étrangers.

La proposition de l’Etat, formulée dans une «lettre d’offre confirmatoire non engageante», concerne «l’acquisition potentielle de 100 % des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité)» d’Atos, précise le groupe. Ces activités englobent les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l’armée française et les produits de cybersécurité.

«Aucune certitude»

«Cette offre confirmatoire non-engageante porte sur une valeur d’entreprise globale de 700 millions d’euros», a poursuivi Atos. L’offre de l’Etat était attendue pour mi-juin. La valeur indicative de ces activités était estimée entre 700 millions et un milliard d’euros, avait indiqué Atos fin avril au début des discussions avec l’Etat sur leur acquisition. «Aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties», a mis en garde Atos dans son communiqué.

Son conseil d’administration, sous l’égide de la conciliatrice Hélène Bourbouloux, et sa direction «vont discuter de cette proposition avec l’Etat». «Nous ferons tout pour sanctuariser la partie des actifs dits ultrasensibles, mais nous serons très vigilants à ce qu’ils ne soient pas bradés», avait affirmé mercredi aux Echos David Layani, patron de Onepoint, après être sorti gagnant de la compétition pour la reprise d’Atos face au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (et créancier de Libération), patron du puissant groupe énergétique EPEI.

Dans son communiqué, Atos confirme «son objectif de parvenir à un accord définitif de restructuration financière avec le consortium Onepoint et ses créanciers financiers, qui sera ensuite mis en œuvre par le biais d’une procédure accélérée dédiée, d’ici juillet».