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Nationalisation

Atos : l’Etat français offre 410 millions d’euros pour acheter les supercalculateurs de la dissuasion nucléaire

Le géant informatique français, en grandes difficultés financières, est depuis novembre en négociations exclusives avec la puissance publique au sujet de sa branche Advanced Computing.
Un bâtiment de l'entreprise Atos, le 22 avril 2024, à Nantes. (Stephane Mahe/REUTERS)
publié le 2 juin 2025 à 8h17

L’Etat français a fait une offre ferme pour l’acquisition d’activités stratégiques d’Atos, valorisées 410 millions d’euros et qui comprennent notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a fait savoir ce lundi 2 juin le groupe informatique dans un communiqué.

L’offre de l’Etat a toutefois changé de périmètre par rapport à novembre, lorsque les deux étaient entrés en négociations exclusives. Elle ne comprend plus désormais les solutions d’analyse vidéo enrichies par l’intelligence artificielle, a précisé Atos. Le rachat de la branche Advanced Computing était auparavant évalué entre 500 et 625 millions d’euros, avec une date butoir fixée au 31 mai.

Il s’agit «d’une avancée importante pour la sécurisation de l’activité stratégique des supercalculateurs. Il est du rôle de l’État, lorsque cela se justifie, d’assurer la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques», a déclaré ce lundi matin le ministre de l’Economie, Éric Lombard, dans un communiqué distinct. «J’espère pouvoir clore au plus vite ce processus d’acquisition qui donnera un nouvel avenir à ces activités précieuses pour la France», a-t-il ajouté.

«La valeur d’entreprise révisée par rapport à celle communiquée en novembre 2024 reflète le périmètre réduit de la transaction», a précisé le groupe. Les activités qui intéressent l’Etat français, logées dans la branche Advanced Computing, sont désormais valorisées à 410 millions d’euros, dont 110 millions d’euros de compléments de prix fondés sur des indicateurs de rentabilité pour les exercices 2025 (50 millions d’euros qui devraient être payés à la clôture de la transaction) et 2026 (60 millions d’euros).

Un chiffre d’affaires attendu de 800 millions d’euros pour la branche

Cette branche, qui rassemble plus de 2 500 personnes majoritairement en France, conçoit et fabrique des serveurs de haute performance ainsi que des supercalculateurs, technologies critiques avec des applications au profit de la Défense et de l’industrie française. Elle devrait générer un chiffre d’affaires de près de 800 millions d’euros en 2025, selon Atos.

La signature d’une offre engageante est attendue dans les prochaines semaines et la clôture de la transaction prévue en 2026. La trajectoire financière du groupe pour 2028 présentée mi-mai, dans l’hypothèse de cette cession, «reste inchangée», a ajouté l’entreprise. Celle-ci, plutôt prudente, prévoit un chiffre d’affaires compris entre 9 et 10 milliards d’euros en 2028. La dette colossale du groupe Atos a été réduite de 2,1 milliards d’euros fin 2024 à l’issue d’une période de redressement tourmentée.