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Libération
Reportage

Au ministère de l’Economie, une vente aux enchères pour «montrer que le crime ne paie pas»

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Une vente de biens saisis par l’Office national antifraude était organisée ce jeudi 30 janvier à Bercy. Une enchère de produits luxueux, liés à des fraudes aux finances publiques, dont le bénéfice est reversé au budget de l’Etat.
A Bercy, où était organisée la la vente aux enchères des lots provenant de saisies, le mercredi 29 janvier. (Romuald Meigneux/Sipa)
par Yves Poulain
publié le 30 janvier 2025 à 18h48

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, défile entre les sacs Chanel et les lingots d’or, et s’arrête devant une assiette Hermès. Tout va bien, pas de scandale de détournement de fonds publics. La ministre visite simplement la salle des ventes d’une mise aux enchères organisée par Bercy, suivie par une vingtaine de journalistes et de fonctionnaires du ministère de l’Economie. Si les biens vendus ce jeudi 30 janvier sont si luxueux, c’est qu’ils sont le fruit de saisies réalisées au cours de quatorze enquêtes de l’Office national antifraude (Onaf), menées par des parquets de toute la France : Lyon, Mulhouse, Metz…

Amélie de Montchalin fixe un objectif «d’au moins 2,5 millions de recettes» pour la journée. De l’argent qui sera reversé au budget de l’Etat. Dans la salle, Laurent et Brigitte déambulent parmi les plus de 300 lots, sans chercher à acheter. Agés de 70 ans, ils font leur première vente aux enchères, et s’inquiètent : «Ce n’est pas de la contrefaçon, hein ?» Aucune chance : la Direction nationale d’interventions domaniales (Dnid), service rattaché à la Direction générale des fi