La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, défile entre les sacs Chanel et les lingots d’or, et s’arrête devant une assiette Hermès. Tout va bien, pas de scandale de détournement de fonds publics. La ministre visite simplement la salle des ventes d’une mise aux enchères organisée par Bercy, suivie par une vingtaine de journalistes et de fonctionnaires du ministère de l’Economie. Si les biens vendus ce jeudi 30 janvier sont si luxueux, c’est qu’ils sont le fruit de saisies réalisées au cours de quatorze enquêtes de l’Office national antifraude (Onaf), menées par des parquets de toute la France : Lyon, Mulhouse, Metz…
Amélie de Montchalin fixe un objectif «d’au moins 2,5 millions de recettes» pour la journée. De l’argent qui sera reversé au budget de l’Etat. Dans la salle, Laurent et Brigitte déambulent parmi les plus de 300 lots, sans chercher à acheter. Agés de 70 ans, ils font leur première vente aux enchères, et s’inquiètent : «Ce n’est pas de la contrefaçon, hein ?» Aucune chance : la Direction nationale d’interventions domaniales (Dnid), service rattaché à la Direction générale des fi