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Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

Augmenter les impôts, c’est une question de lucidité comptable et un impératif de justice fiscale

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Le Premier ministre n’exclut pas une hausse d’impôts pour les plus aisés et les grandes entreprises, au grand dam des macronistes et de sa famille politique. Il faut l’y encourager car c’est la seule voie possible pour redresser les finances publiques mais aussi servir l’intérêt collectif.
Michel Barnier le 12 septembre au Bourget-du-Lac (Savoie). (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 18 septembre 2024 à 13h43

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Opinion impopulaire, enfin surtout à droite et chez les plus aisés : il faut réhabiliter l’impôt pour ce qu’il est, ou devrait être un peu plus, à savoir un puissant levier d’action publique au service de toutes et tous. On apprend cela tout jeune à l’école : en France, l’impôt, sous toutes ses formes, c’est le nerf de la guerre de l’Etat providence dont la mission est de protéger, soigner, éduquer le plus grand nombre au moyen de services publics forts, modernes, efficaces. Les Français ont pu en redécouvrir le sens et la noblesse quand il s’est agi de sauver des milliers de vies menacées par la pandémie de Covid et de soutenir l’économie et le pouvoir d’achat doublement menacés par la crise sanitaire et l’inflation.

Depuis, les caisses sont un peu plus vides et la dette publique s’est creusée de 1 000 milliards d’euros depuis 2017 pour dépasser les 3 000 milliards d’euros et les 110 % du PIB. D’abord parce que l’Etat a fait son devoir en protégeant les Français «quoi qu’il en coûte», comme le voulait le fameux slogan. Mais si les finances publiques du pays sont aussi exsangues avec un déficit qui devrait atteindre 5,6 % du PIB cette année et grimper à plus de 6 % en 2025, c’est aussi parce que les gouvernements qui se sont succédé sous le règne d’Emmanuel Macron