Champagne avenue Hoche, dans le VIIIe arrondissement de Paris, au sein d’un discret immeuble où siège la direction du groupe de bâtiment et travaux publics Bouygues. Vendredi soir, l’énergéticien Engie, vendeur de sa filiale spécialisée dans l’électricité, le chauffage et la climatisation, Equans, une «boutique» de 12,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 74 000 salariés dans le monde, a trouvé un repreneur. Bouygues n’a pas ménagé ses efforts pour emporter l’affaire, son président Martin Bouygues s’est déplacé en personne pour «vendre» son offre à la direction d’Engie.
Surtout, le chèque qu’il s’est engagé à signer, 7,1 milliards, dépasse de loin celui mis sur la table par ses deux concurrents : le fonds d’investissement américain Bain Capital, principal rival, ne proposait que 6 milliards et quelques. Favori pendant un temps, ce candidat s’était associé à l’homme d’affaires français Marc Ladreit de Lacharrière histoire de rendre son offre plus tricolore. Il a néanmoins buté sur ses propres limites financières. Au-delà d’un certain prix, il n’était plus en mesure d’assurer la rentabilité promise à ses actionnaires. Quant au groupe de BTP français Eiffage, également candidat, il a fait figure d’outsider tout au long de la course.
Potentiels doublons d’implantation
Bouygues tenait tout particulièrement à mettre la main sur Equans pour des raisons stratégiques : le groupe présent dans le BTP, mais aussi la télévision et les télécoms, veut faire des services énergétiques son sixième métier. Jusqu’à présent,