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Témoignages

Avec le télétravail, «ma journée ne se termine jamais vraiment»

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Le travail à distance est très inégalement vécu selon les métiers, la qualité de la connexion ou du matériel avec un point commun : après des mois de réunions «en distanciel», la vie de bureau et les collègues viennent à manquer. Quatre témoins racontent leurs expériences.
Olivier, 38 ans, commercial, réside entre Paris et Nice, où il poursuit son télétravail. (Laurent Carré/Laurent Carré )
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice, Stéphanie Maurice, correspondante à Lille, Sabrina Champenois et Marie Ottavi
publié le 7 juin 2021 à 1h56

«Je réponds à quelques mails dans mon lit»

Olivier, 38 ans, commercial

«Ma société, qui vend justement des outils de communication permettant de télétravailler, a décidé de fermer tous ses locaux dans le monde jusqu’au 8 janvier 2022. Avant la crise sanitaire, j’allais tout le temps au bureau, à dix minutes à pied de chez moi, mais pour autant ce n’était pas ma première expérience de télétravail, c’était déjà le cas quand j’étais basé en Afrique. En ce moment, je n’organise pas très bien mes journées : je me lève assez tard et dès que je me réveille, je réponds à quelques mails dans mon lit. Je prends un petit-déjeuner devant mon ordinateur. A 16 heures, s’il fait beau, je vais me balader. Le travail que je ne fais pas à ce moment-là, je m’en charge plus tard, après 21 heures, pendant le couvre-feu. Ma journée ne se termine jamais vraiment et j’ai beaucoup de mal à déconnecter, je n’ai jamais mis de frontière entre vie personnelle et professionnelle. Mais le fait d’être tout le temps connecté et mobile permet aussi d’avoir du temps libre et j’apprécie le télétravail pour ça.

«En même temps, j’avoue que je m’ennuie un peu. J’aimerais bien voir mes collègues. Les locaux étaient sympas, on avait du café et des repas gratuits comme dans toutes les sociétés américaines, et ça me manque. Il faut que je trouve une autre occupation en parallèle du télétravail. C’est dommage de perdre ce temps-là… En ce moment, je suis à Nice pour voir ma mère. A partir de septembre, je voudrais bien me poser dans un autre pays. Si demai