Le 4 mai, E.Leclerc lançait en grande pompe et à coups de slogans éloquents («Il faut savoir garder les prix sur terre») son «bouclier anti-inflation». Le dispositif en vigueur jusqu’au 4 décembre et dont on remarque l’emprunt lexical au «bouclier tarifaire» énergétique du gouvernement, vise à protéger le pouvoir d’achat des Français miné par l’inflation en bloquant le prix de 234 produits. En juillet, la hausse des prix à la consommation s’est encore accélérée, atteignant 6,1% sur un an. Dans ce contexte, c’est Carrefour qui à son tour dégaine cette semaine sa grande mesure pour venir à bout de l’inflation : le blocage des prix de 100 produits «du quotidien» pendant cent jours.
Rien de bien nouveau ceci étant dit. Comme le rappelle Philippe Moati, professeur d’économie à l’Université de Paris et cofondateur de l’Observatoire société et consommation (ObSoCo), de telles opérations sont monnaie courante. «La grande distribution s’est fondée sur le discount, l’argument du prix bas. De tout temps, les enseignes ont rivalisé dans cette guerre des prix pour tenter d’innover et convaincre des consommateurs de les choisir plutôt qu’un concurrent.» Ce qui est inédit en revanche, c’est peut-être l’écho donné à ces annonces. Grâce à l’inflation, E.Leclerc et Carrefour ont trouvé une caisse de résonance dans les médias, q