«On tourne le dos aux déficits.» Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, sourit en annonçant les résultats du groupe public. La plupart des indicateurs sont au vert. Pour la première fois, le chiffre d’affaires franchit le cap des 40 milliards d’euros (41,4) en hausse de 19 % au regard de 2021, et le bénéfice net atteint 2,4 milliards, soit plus du double de l’année précédente. La fréquentation dans les trains a bondi de 30 % et dépasse désormais celle de 2019, considérée pour les entreprises de transport comme une année de référence avant la crise sanitaire. Dans les TGV, le taux de remplissage moyen dépasse 85 %, même si la clientèle professionnelle préfère de plus en plus tenir des réunions via les plateformes Zoom ou Teams plutôt que de se déplacer. Résultat, les premières classes enregistrent une chute de 15 %, en partie compensée par des voyageurs plus nombreux en seconde et qui se déplacent pour des raisons personnelles, après deux années de restriction sanitaire.
Ces bons résultats s’expliquent aussi par deux coups de pouce financiers non négligeables de l’Etat. Cette année, conformément à ses engagements, le budget de la Nation a repris à sa charge 10 milliards d’euros de dette. Conséquence immédiate, la SNCF n’a plus à payer les intérêts de ces emprunts soit une économie de 400 millions