Le groupe Atos, abandonné par Airbus, sera-t-il sauvé par l’intervention de l’Etat ? Bercy a annoncé ce mardi soir que «l’Etat construira dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques» d’Atos. Il s‘agit donc de sauver de la faillite, ou bien d‘un repreneur non désiré, une partie de ce groupe informatique en lourdes pertes, fort de 110 000 salariés, qui a vu mardi matin se retirer Airbus, seul candidat en lice pour le racheter en partie.
Le billet de Jean-Christophe Féraud
Pourquoi le gouvernement, qui évite depuis un an de s’y plonger, part-il finalement au front pour sauver Atos ? Notamment parce que le groupe, héritier des supercalculateurs Bull, fait tourner sur ses ordinateurs les simulations nucléaires militaires françaises. Et que les oppositions de droite comme de gauche réclament depuis des mois son intervention. Le gouvernement «prend acte de l’arrêt des discussions» avec Airbus et «utilisera tous les moyens à sa disposition pour garantir la protection des activités stratégiques», notamment la partie «big data» et sécurité, a précisé Bercy, ajoutant que «tous les intérêts de la France seront préservés».
«Airbus a débranché la prise sans prévenir»
Jusqu’à lundi soir, le groupe plaçait tous ses espoirs dans la solution Airbus, seul schéma de sauvetage partiel encore sur la table. Ce mardi matin, un communiqué du groupe a enterré le projet : «Fin des discussions avec Airbus concernant la cession potentielle de BDS [la cybersécurité – le «big data» et les supercalculate