Chez ceux que sa taxe horrifie, certains disent qu’il invoque les sept plaies d’Egypte, d’autres que son pangolin domestique serait à l’origine du Covid-19, et certains prétendent même qu’il est l’architecte de l’Etoile de la mort. Gabriel Zucman est aussi, aux yeux de Bernard Arnault, rien de moins qu’un «militant d’extrême gauche» dont l’objectif est «la destruction de l’économie libérale», d’après ses propos au Sunday Times publiée ce samedi 20 septembre.
Le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, dont la fortune est estimée à plus de 160 milliards d’euros, livre son analyse dans un article du média britannique titré «Un impôt sur la fortune détruirait notre économie… dit l’homme le plus riche de France» («Wealth tax would kill our economy… says France’s richest man»).
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Bernard Arnault, qui avait déjà critiqué les surtaxes d’entreprises en janvier, estime qu’«on ne comprend pas les positions de Monsieur Zucman si l’on oublie qu‘il est d’abord un militant d’extrême gauche. À ce titre, il met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l’économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat».
L’économiste, passé par la London School of Economics et l’université de Berkeley, désormais prof à l’École normale supérieure et à l’École d’économie de Paris, est auteur d’une proposition de taxe sur les très hauts patrimoines. Cette dernière est défendue par sept prix Nobel ainsi que par la gauche française, qui demande au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu de la reprendre dans le budget 2026.
«Biaisée»
Cette mesure consisterait à taxer à hauteur de 2 % par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce qui concerne 1 800 foyers fiscaux. Si elle est critiquée, notamment au centre, à droite et dans le monde patronal, où l’on brandit la menace d’un effet délétère pour l’outil professionnel, elle est fortement soutenue par la gauche, qui y voit un levier pour davantage de justice fiscale.
Bernard Arnault juge que Gabriel Zucman «présente la situation fiscale française de manière biaisée». «Car enfin, comment me mettre moi directement en cause alors que je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l’un des plus importants à travers les sociétés que je dirige», déclare-t-il. «Il ne s’agit ni d’un débat technique ni économique, mais bien d’une volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française», accuse-t-il encore.
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«Je ne peux pas croire que les forces politiques françaises qui dirigent, ou ont par le passé dirigé le pays, puissent prêter la moindre crédibilité à cette offensive mortelle pour notre économie», ajoute Bernard Arnault.
En 2024, le groupe de luxe LVMH qui possède plus de 75 marques dont Louis Vuitton, Dior, Moët et Hennessy ou encore Chaumet, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 84 milliards d’euros et un bénéfice de 12,55 milliards d’euros.