Suspendre les investissements de LVMH aux Etats-Unis pour répliquer aux menaces de taxes douanières agitées par Donald Trump ? L’option n’est pas envisagée par Bernard Arnault, au contraire. Profitant de son audition par une commission d’enquête sénatoriale consacrée aux aides publiques aux entreprises, le PDG du premier groupe de luxe mondial s’est fendu, mercredi 21 mai, d’un petit message adressé en creux au président de la République. Le 3 avril, au lendemain de l’annonce par Donald Trump d’une hausse massive des droits de douane appliquée aux produits européens importés aux Etats-Unis, Emmanuel Macron avait en effet lancé un appel aux groupes français : «Quel serait le message d’avoir des grands acteurs européens qui se mettent à investir des milliards d’euros dans l’économie américaine au moment où ils sont en train de nous taper ?» Et si le président américain a rapidement annoncé la suspension pour trois mois de sa mesure, le débat sur la manière d’y répondre, lui, n’est pas éteint pour autant.

«Faut-il arrêter l’expansion qu’il y avait déjà [aux Etats-Unis, ndlr] parce qu’on reçoit des consigne