On connaissait le bonus réparation pour l’électroménager, lancé en décembre dernier pour aider financièrement les consommateurs et réduire leurs déchets. Depuis ce mardi 7 novembre, l’aide est également disponible pour les vêtements et chaussures, avec une facture directement allégée dans un commerce agréé. L’initiative a pour objectif d’augmenter de 35 % le volume de textiles et chaussures réparés en France d’ici à 2028, selon Refashion, l’organisme partenaire du gouvernement dans cette opération.
Interview
Quelles aides pour quels vêtements ?
Compris entre 6 et 25 euros, le bonus devrait encourager les usagers à faire réparer leurs vêtements. Refashion, qui pilote le mouvement avec le gouvernement, détaille les tarifs et produits concernés.
Pour les chaussures, l’aide s’élève à 7 euros pour une réparation de talon ou de 18 à 25 euros pour un ressemelage. Côté textile, un trou, un accroc ou une déchirure seront financés à hauteur de 7 euros, une réparation de zip de 8 à 15 euros selon la taille, ou, pour un changement de doublure, de 10 à 25 euros selon la complexité de l’opération.
Les bonus sont cumulables sur un même produit, mais le montant du bonus réparation ne peut pas excéder 60 % du prix de la réparation toutes taxes comprises. Et seules les réparations coûtant plus de 12 euros TTC sont éligibles.
Par ailleurs, sont exclus de ce dispositif les sous-vêtements et la lingerie, ainsi que les vêtements en cuir ou en vraie fourrure.
Comment bénéficier du bonus réparation ?
Il n’y a aucune démarche particulière à réaliser par le bénéficiaire du bonus réparation, qui est directement imputé sur la facture. Il faut en revanche se rendre auprès d’un réparateur labellisé, que l’on peut rechercher sur une carte dédiée. Si pour l’instant, peu de commerces sont référencés, leur nombre devrait augmenter à l’avenir.
Du côté du réparateur, une démarche est à effectuer auprès de ces derniers pour se faire rembourser en fin de mois des réductions avancées.
Qui paie pour cette opération ?
Le Fonds Réparation est doté de 154 millions d’euros sur la période 2023-2028, exclusivement financé sur fonds privés. Une enveloppe qui doit couvrir les aides, mais également des actions de sensibilisation à la réparation auprès des consommateurs, ou encore des formations dispensées aux réparateurs agréés. Refashion mentionne sur son site que «ce soutien financier est possible grâce au Fonds Réparation Refashion, […] financé par les écocontributions versées par les marques» dans le cadre de la loi anti-gaspillage et économie circulaire (Agec), et de la REP (Responsabilité élargie des producteurs). Cette dernière fonctionne sur le principe du «pollueur-payeur» : chaque marque de mode paie une écocontribution à Refashion, ce qui devrait permettre de dégager un milliard d’euros sur la période 2023-2028.
Le gouvernement semble beaucoup miser sur cette aide : «Un dispositif bon pour l’environnement, mais aussi pour le pouvoir d’achat», vante Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, dans une vidéo introductive.
En 2019, 16 millions de pièces étaient réparées selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Refashion espère porter ce chiffre à 21,6 millions d’ici à 2028 grâce à ce dispositif.