Bruno Le Maire profite de sa retraite politique pour visiter l’Europe. Après être devenu professeur au centre de recherche Enterprise for Society à l’Université de Lausanne, en Suisse, l’ancien ministre de l’Economie d’Emmanuel Macron enchaîne avec les Pays-Bas où il va devenir consultant auprès du conseil d’administration d’ASML Holding, le géant néerlandais des semi-conducteurs. Alors que la société connaît une forte concurrence asiatique et américaine, elle justifie l’embauche de l’ancien ministre : «cette mission [lutter contre la concurrence] doit être accomplie dans un environnement géopolitique et économique dynamique et, par conséquent, nous recherchons régulièrement des conseils de haut niveau.»
Chez Pol
Saisie par l’ancien ministre, la Haute autorité à la vie publique (HATVP) a rendu son avis le 3 décembre à propos de cette nomination. Si elle l’a estimé «compatible avec réserve» avec les anciennes fonctions ministérielles du haut fonctionnaire, Bruno Le Maire devra «respecter certaines mesures de précaution». Il ne pourra pas démarcher des ministres qui étaient au gouvernement en même temps que lui et des membres de son cabinet tant qu’ils occupent encore des fonctions publiques.
5,5 milliards d’euros pour les semi-conducteurs
Bruno Le Maire entamera son activité le 1er janvier, quelques semaines avant l’entrée en fonction du président élu américain Donald Trump. Sous son premier mandat, les Etats-Unis avaient mis en place plusieurs mesures visant à limiter les exportations d’ASML vers la Chine, mesures étendues sous Joe Biden. Au sein d’ASML Holding, l’ancien ministre de l’Economie côtoiera l’ancien directeur commercial français du groupe Christophe Fouquet, qui a pris la tête du géant néerlandais en avril dernier. Les deux hommes s’étaient rencontrés lors d’un entretien pendant le sommet Choose France 2024 en mai dernier à Versailles. Sommet pendant lequel l’Elysée avait annoncé un investissement record de plus de 15 milliards d’investissements dans 56 projets.
Economie
L’ancien ministre s’était exprimé à plusieurs reprises lors de ses fonctions ministérielles en faveur d’un investissement massif dans ces nouvelles technologies, alors que l’Europe est distancée par les Etats-Unis et la Chine dans ce domaine. Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, il avait déjà annoncé un soutien de l’Etat de 5,5 milliards d’euros sur cinq ans au secteur des semi-conducteurs. Une grande partie de cette somme avait été allouée à l’entreprise française STMicroelectronics pour la construction d’une nouvelle usine de puces électroniques, à Crolles, dans la région grenobloise.