Confidence rigolarde mais amère d’un célèbre conseiller de grands patrons : «On en viendrait presque à regretter Arnaud Montebourg !» Du temps où il était ministre du Redressement productif, le promoteur de la démondialisation avait agacé le CAC 40 par son interventionnisme. Avec Bruno Le Maire à Bercy, le monde des affaires pensait avoir retrouvé un allié docile. Il découvre un homme politique plus imprévisible, moins libéral qu’il ne le pensait.
«Position dogmatique»
Le ministre de l’Economie affiche son hostilité à la façon dont Veolia veut avaler Suez. «Le capitalisme français ne peut pas être la guerre de tous contre tous. Chacun doit retrouver […] un peu de sens de l’intérêt général», explique-t-il, se montrant soucieux du sort des salariés et des consommateurs. Fureur du PDG de Veolia, Antoine Frérot. Récemment, Bruno Le Maire s’est opposé à la cession de Carrefour à un groupe canadien au nom de la «souveraineté» alimentaire. Colère du patron du distributeur, Alexandre Bompard, et de son principal actionnaire, Bernard Arnault.
«Le Maire parle de souveraineté sur Carrefour mais, en s’opposant à Veolia, il favorise l’autre offre sur Suez, qui vient de deux fonds financiers, dont l’un américain, dont le métier est de gagner de l’argent en revendant les entreprises», pointe un partisan de Veolia. «