Menu
Libération
Business

Bruno Le Maire fait un CAC nerveux

Article réservé aux abonnés
Omniprésent dans les médias, le ministre de l’Economie se positionne en défenseur de la souveraineté française, notamment sur les dossiers Suez et Carrefour. S’il agace dans le monde des affaires, l’opinion publique apprécie.
Bruno Le Maire, à Lille, le 4 septembre 2020. (Stéphane Dubromel/Libération)
publié le 9 février 2021 à 9h04

Confidence rigolarde mais amère d’un célèbre conseiller de grands patrons : «On en viendrait presque à regretter Arnaud Montebourg Du temps où il était ministre du Redressement productif, le promoteur de la démondialisation avait agacé le CAC 40 par son interventionnisme. Avec Bruno Le Maire à Bercy, le monde des affaires pensait avoir retrouvé un allié docile. Il découvre un homme politique plus imprévisible, moins libéral qu’il ne le pensait.

«Position dogmatique»

Le ministre de l’Economie affiche son hostilité à la façon dont Veolia veut avaler Suez. «Le capitalisme français ne peut pas être la guerre de tous contre tous. Chacun doit retrouver […] un peu de sens de l’intérêt général», explique-t-il, se montrant soucieux du sort des salariés et des consommateurs. Fureur du PDG de Veolia, Antoine Frérot. Récemment, Bruno Le Maire s’est opposé à la cession de Carrefour à un groupe canadien au nom de la «souveraineté» alimentaire. Colère du patron du distributeur, Alexandre Bompard, et de son principal actionnaire, Bernard Arnault.

«Le Maire parle de souveraineté sur Carrefour mais, en s’opposant à Veolia, il favorise l’autre offre sur Suez, qui vient de deux fonds financiers, dont l’un américain, dont le métier est de gagner de l’argent en revendant les entreprises», pointe un partisan de Veolia. «