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Le billet de Jean-Christophe Féraud

Bruno Le Maire «sauve» l’économie mais ce sont toujours les mêmes qui trinquent

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Au lendemain de la dégradation de la note de la France par Standard and Poor’s, le ministre de l’Economie dit avoir «sauvé l’économie française» et en profite pour légitimer un peu plus sa politique d’austérité sans se remettre en question. Mais qui va payer le prix de la dette ?
Bruno Le Maire à Aubervilliers, samedi 1er juin. (Albert Facelly/Libération)
publié le 2 juin 2024 à 15h18

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Arrêtez tout ! A six mois de la remise du prix de l’humour politique, Bruno Le Maire a tué le match. Vous savez quoi ? Si la note souveraine de la France a été dégradée d’un cran vendredi 31 mai par Standard and Poor’s, «si aujourd’hui nous avons un niveau de dette élevée c’est pourquoi ? C’est parce que j’ai sauvé l’économie française», a déclaré samedi sur BFMTV le patron de Bercy, sans craindre de prendre son melon pour une montgolfière. Notre surintendant des Finances ne se paie pas de mots, il se les tresse en lauriers : «J’ai sauvé les usines, j’ai sauvé les restaurateurs, j’ai sauvé les hôteliers, j’ai sauvé le monde de l’événementiel, j’ai sauvé des emplois, des compétences, la filière aéronautique», sans oublier Renault et Air France, a égrainé, l’inamovible ministre de l’Economie. Pas sûr que son n + 1 Emmanuel Macron goûte l’anaphore, ce «je» à la place du «nous» qui fait peu de cas du rôle du chef de l’Etat et du reste du gouvernement au moment du choc déclenché par la pandémie de Covid.

Mais Bruno Le Maire n’a peur de rien et surtout pas des agences de notation américaines,