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Récit

Budget 2025, dans le flouze total

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Entre un poste de Premier ministre toujours vacant, l’annonce par Bercy d’une probable aggravation du déficit et un calendrier budgétaire contraint, la situation des finances publiques devient de plus en plus préoccupante. Et le débat parlementaire s’annonce bouillant.
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, à Paris le 25 avril 2023. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 3 septembre 2024 à 20h57

Les quatre cartons ont été remplis à ras bord de centaines de feuilles, le nom de leur destinataire scotché sur le dessus. Ils ne contiennent plus des ramettes à papier, comme leur précédent usage, mais des notes des directions générales de Bercy, des documents ministériels, et autres rapports des inspections générales. Des coursiers en ont transporté deux de Bercy à l’Assemblée nationale, l’un pour le président de la Commission des finances, l’insoumis Eric Coquerel, l’autre pour le rapporteur général du budget, le Liot Charles de Courson. Deux autres ont été livrés au Sénat, pour leurs homologues, le socialiste Claude Raynal et le LR Jean-François Husson. Le tout est arrivé lundi en début de soirée au Palais-Bourbon et à celui du Luxembourg. Dans chaque carton, une lettre cosignée par les deux ministres démissionnaires, celui de l’Economie et des Finances depuis sept ans Bruno Le Maire et celui chargé des Comptes publics Thomas Cazenave. Ils y résument la situation des finances publiques et insistent sur cette démarche «en toute transparence» qui vise à permettre de lancer les travaux des deux chambres sur le prochain budget. L’envoi a été parfois, comme pour Eric Coquerel, doublé d’un appel de Bruno Le Maire.

C’est peu dire que ces parlementaires attendaient les documents avec impatience, ils avaient d’ailleurs prévu de se rendre à Bercy pour les obtenir s’ils ne leur avaient pas été communiqués lundi. Ils en réclamaient certains depuis des mois, telles que la petit