La politique de l’offre chère à la macronie a encore de beaux jours devant elle. La feuille de route du Sébastien Lecornu pour son budget 2026 contient une nouvelle baisse de cotisation pour les entreprises. Cette fois, c’est la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est dans le viseur du chef du gouvernement.
Selon son entourage, le Premier ministre va proposer la baisse d’1,1 milliard d’euros de cet impôt de production, et ce dès 2026. Il envisage également sa «suppression progressive d’ici trois ans», a complété la même source. Une somme proche des 1,3 milliards d’euros annoncés par les Echos, comme l’avait rapporté Libé.
Ce faisant, le gouvernement vise une taxe «qui pèse principalement sur les PME, notamment du secteur industriel», explique Matignon. «Cette suppression bénéficierait à environ 300.000 entreprises, pour trois quarts aux petites et moyennes entreprises et aux entreprises de tailles intermédiaires».
La CVAE, un impôt de production pesant sur les entreprises et qui était fléchée vers les collectivités territoriales, était censée disparaître intégralement en 2024, après la suppression de la première moitié en 2023. La baisse promise a toutefois été reportée à plusieurs reprises en raison des difficultés budgétaires de la France, au grand dam des entreprises.
«Dogmatisme»
Cette proposition franchira-t-elles les fourches caudines du Parlement ? Malgré le soutien de la CPME et de députés macronistes comme Matthieu Lefèvre, qui y voit une «mesure au service de l’emploi et de l’attractivité du pays» elle ne part en tout cas pas gagnante, si l’on en juge aux premières réactions à gauche. La députée insoumise Claire Lejeune a ainsi fustigé le «dogmatisme» du nouveau Premier ministre, qu’elle voit surpasser Michel Barnier et François Bayrou.
Dans un post sur X, l’élue de l’Essonne critique ainsi une mesure qui va à l’encontre «de ce que [le gouvernement pose] comme priorité: l’équilibre du budget». Dans Libération, le patron des députés PS Boris Vallaud y allait aussi de ses préventions : «Pour l’instant, ce qu’il a mis sur la table ressemble beaucoup à du Bayrou, avec de minuscules avancées. Quelles ruptures sur le fond ? Rien ! Le compte n’y est pas.»