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Bercy

Budget : Bruno Le Maire, Thomas Cazenave et leurs explications bien austères

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Après 10 milliards d’annulation de crédits en 2024, les ministres de Bercy, auditionnés par la commission des finances de l’Assemblée, ont défendu leur feuille de route pour l’année et annoncé «au moins 20 milliards» de coupes pour 2025.
Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lors d'une audition de la commission des finances, à Paris le 27 septembre 2023. (Vincent Isore/IP3)
publié le 6 mars 2024 à 20h22

Sur l’échelle du langage policé de ceux qui pratiquent les finances publiques, «l’insincérité» est l’un des mots à plus forte magnitude. Il remet en cause un grand principe qui préside à l’élaboration des lois de finances. En émettant l’hypothèse, ce mercredi 6 mars, que le budget de 2024 ait pu être construit de manière insincère, Eric Coquerel, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a piqué au vif les deux ministres de Bercy. Celui de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, y est revenu à plusieurs reprises pendant ses 2 h 20 d’audition, déclarant vouloir «tordre le cou à ces remarques sur l’insincérité des prévisions du gouvernement». Celui chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, aussi : «Il aurait été insincère de ne pas corriger tout de suite notre trajectoire», a-t-il estimé. Soit.

Mais si le sujet prend autant d’importance, c’est que le gouvernement a révisé à la baisse (1 %) sa prévision de croissance pour 2024. Il ne compte plus sur le 1,4 % prévu dans le dernier projet de loi de finances, passé à coups de 49.3 il y a à peine deux mois. L’